
Les chercheurs en ont fait la démonstration en prenant manuellement la pression de sujets à l'aide d'un appareil semi-automatique portatif qu'ils installaient ensuite sur chaque sujet. Cet appareil effectue un relevé de pression artérielle toutes les 15 minutes et stocke les données en mémoire. Au total, 2 370 cols blancs, sans problèmes cardiovasculaires connus, ont pris part à l'étude. Les chercheurs estimaient qu'il y avait hypertension masquée lorsque les mesures prises manuellement étaient inférieures à 140/90 mais que la moyenne quotidienne de la pression artérielle mesurée par l'appareil dépassait 135/85.
En décortiquant les données, les chercheurs ont établi que l'hypertension masquée était pratiquement deux fois plus courante chez les hommes (21 %) que chez les femmes (11 %), chez les 50 ans et plus (17 %) que chez les moins de 40 ans (11 %), chez les sujets ayant un surpoids (18 %) que chez les sujets de poids normal (12 %) et chez ceux qui prennent au moins six consommations d'alcool par semaine (19 %) que chez ceux qui en prennent au plus une par semaine.
Selon les données recueillies auprès des participants, l'hypertension de type effet sarrau blanc toucherait moins de 2 % de la population. Les chercheurs n'écartent pas l'hypothèse que le phénomène se manifeste davantage lorsque l'examen est effectué par un médecin dans un environnement médical plutôt que par les membres d'une équipe de recherche dans un milieu de travail. Cette étude livre la première estimation de la prévalence de l'hypertension cachée dans un groupe de travailleurs canadiens d'âge moyen. Parce qu'elle sévit à l'insu des personnes qui en sont atteintes, l'hypertension cachée peut faire des ravages. Le risque d'événements cardiovasculaires chez ces patients serait deux fois plus élevé que chez les personnes dont l'hypertension fait l'objet d'un suivi médical.