
Rappelons qu'à l'été 2015, l'Université Laval a décroché une subvention de 98 M$, la plus importante de son histoire, pour sa stratégie Sentinelle Nord. Financé par le Fonds d'excellence en recherche Apogée Canada du gouvernement fédéral, ce projet oriente les forces de l'Université Laval en recherche nordique et en optique et photonique vers des objectifs communs: le développement de nouvelles technologies et leur utilisation pour améliorer la compréhension de l'environnement nordique et de ses répercussions sur l'être humain et sa santé.
En mars 2016, les membres de la communauté universitaire étaient invités à soumettre des propositions respectant l'esprit de transdisciplinarité et les thématiques de recherche de Sentinelle Nord. «L'appel de projets a été conçu pour forcer les chercheurs à sortir de leur créneau et de leur réseau habituel de collaborateurs, explique Marcel Babin, professeur au Département de biologie et directeur scientifique de Sentinelle Nord. C'était un dispositif pour générer de la transdisciplinarité.» Yves De Koninck, également directeur scientifique de Sentinelle Nord et professeur à la Faculté de médecine, abonde dans le même sens. «Les chercheurs de différents départements se connaissent souvent très peu, constate-t-il. Nous voulions encourager de nouvelles collaborations pour produire de la véritable innovation, celle qui repousse les limites de la technologie, qui brise les barrières entre les disciplines et qui permet d'apporter des réponses à des questions scientifiques.»
Après deux séances publiques d'information présentées sur le campus à la fin mars et au début avril 2016, les chercheurs se sont regroupés de façon spontanée sur la base d'intérêts communs. Au total, 46 projets ont été soumis à Sentinelle Nord. «L'évaluation de ces projets a été faite par un comité scientifique international formé de 7 experts de différents horizons, souligne Martin Fortier, directeur général de Sentinelle Nord. Leurs recommandations ont été transmises aux directeurs scientifiques, qui les ont acheminées au comité directeur de Sentinelle Nord. La sélection des projets résulte d'un processus indépendant et impartial.»
Presque la moitié de l'enveloppe accordée aux 21 projets retenus ira au soutien financier d'étudiants-chercheurs et de postdoctorants. «Environ 30 étudiants à la maîtrise, 65 doctorants, et 20 postdoctorants profiteront de cet appui financier au cours des trois prochaines années», souligne Yves De Koninck.
Au terme de ce premier appel de projets et compte tenu des objectifs initiaux, la direction de Sentinelle Nord a souhaité renforcer les activités de recherche portant sur l'analyse de données, la modélisation pronostique, la prise de décision, le transfert de connaissances et le développement durable. Le devis d'un appel à projets complémentaire, qui sera lancé ce printemps, est en préparation. «L'enveloppe de 1,5 M$ sur trois ans qui y est consacrée permettra le financement de 3 à 5 projets. Ceci devrait favoriser une participation accrue des chercheurs en sciences sociales et en sciences humaines à Sentinelle Nord», croit le professeur De Koninck.
Par ailleurs, le Vice-rectorat à la recherche et à la création lancera sous peu un appel de chaires de recherche Sentinelle Nord. «Ces chaires s'adressent à des chercheurs accomplis ou prometteurs qui ne sont pas à l'emploi de l'Université Laval. Les candidats retenus devront posséder une expertise inédite et stratégique pour Sentinelle Nord, précise Marcel Babin. Entre 7 et 10 postes de professeurs seront ainsi créés.» Deux types de chaires seront offerts. Une enveloppe de 3 M$ sur 5 ans sera consacrée aux chaires de recherche Sentinelle Nord de niveau junior (500 000$ sur cinq ans) ou senior (1 M$ sur cinq ans). Au moins une de ces chaires sera attribuée au domaine des sciences humaines ou sociales. De plus, une enveloppe de 1 M$ sur 5 ans ira aux chaires de recherche en partenariat Sentinelle Nord. Jusqu'à 4 chaires de ce type pourraient être créées. Sentinelle Nord injectera 250 000$ sur une période de 5 ans dans chacune de ces chaires et un partenaire devra y ajouter au moins 500 000$.
Enfin, les étudiants-chercheurs et les postdoctorants n'ont pas été oubliés puisque, en plus du soutien financier décrit précédemment, Sentinelle Nord investira 8 M$ au cours des six prochaines années dans des programmes de bourses de recherche, de mobilité et de formation. Chaque année, 12 bourses de doctorat de 18 000$ et 5 bourses de recherche postdoctorale de 35 000$ seront attribuées à des doctorants ou à des stagiaires postdoctoraux codirigés par un chercheur associé aux équipes financées par Sentinelle Nord. De plus, de 5 à 10 bourses pouvant atteindre 7 500$ seront offertes annuellement aux étudiants de l'Université pour des stages à l'étranger. Des bourses du même montant permettront d'accueillir entre 10 et 15 étudiants étrangers dans des équipes de Sentinelle Nord. À cela s'ajoute une enveloppe servant à soutenir la participation d'étudiants à des formations de courte durée. «Nos programmes de mobilité et de formation ont été pensés pour que les étudiants profitent de l'excellence qui existe ici, à l'Université Laval, mais aussi pour qu'ils aient accès aux meilleures équipes de recherche ailleurs dans le monde», souligne Martin Fortier.
Pour tous les détails sur les programmes de Sentinelle Nord, visitez sentinellenord.ulaval.ca.