La création des nouvelles chaires, qui porte à dix le nombre de chaires nées grâce au programme de recherche Sentinelle Nord financé par le Fonds d’excellence en recherche Apogée Canada, a été annoncée le 28 août au Centre des congrès et d’expositions de Lévis, lors de la clôture de la Réunion scientifique du programme de recherche Sentinelle Nord.
Ces nouvelles entités de recherche permettent à l’Université de recruter trois nouveaux professeurs et ainsi d’enrichir son pôle d’expertise dans des domaines de recherche phares de Sentinelle Nord, notamment les enjeux nordiques et la santé mentale.
«Le recrutement des professeurs Legagneux, Allard et Isabelle renforce notre leadership dans des secteurs de recherche stratégiques et contribue à attirer des étudiants d’exception au sein de notre milieu d’études et de recherche stimulant et de calibre international. En misant sur de nouveaux partenariats, les nouvelles chaires établiront des collaborations pérennes pour promouvoir une approche scientifique qui répond aux grands défis scientifiques du 21e siècle», a souligné la rectrice de l’Université Laval, Sophie D’Amours.
«Avec leurs expertises et leurs programmes de recherche novateurs, ces trois jeunes chercheuses et chercheurs viennent enrichir non seulement Sentinelle Nord, mais aussi les autres grandes initiatives de recherche de l’Université visant à mieux suivre et à se préparer aux changements environnementaux et à leur incidence sur la santé», a ajouté le directeur général de Sentinelle Nord, Martin Fortier.
Le professeur Pierre Legagneux dirigera la Chaire de recherche sur l’impact des migrations animales sur les écosystèmes arctiques, qui se penchera sur les interrelations complexes au sein de ces écosystèmes, incluant les liens générés par les migrations animales entre le Nord et le reste du globe.
Les réponses physiologiques, comportementales et démographiques des oiseaux migrateurs à différents stresseurs rencontrés durant leur cycle annuel seront mesurées. «Nous examinerons comment les oiseaux transfèrent énergie et contaminants des États-Unis au Haut-Arctique en passant par le Québec. Ultimement, l’objectif est d’analyser les répercussions de ces différents facteurs sur les écosystèmes arctiques qui influencent le mode de vie des populations locales», a expliqué le professeur.
Sous la direction du professeur Antoine Allard, la Chaire de recherche en modélisation mathématique des systèmes et des réseaux complexes développera la nouvelle génération d’outils mathématiques pour mieux comprendre et modéliser les systèmes complexes de tous horizons et ainsi mieux comprendre le Nord en mutation.
«Les outils créés par la chaire pourront être mis à profit, notamment, dans le contexte de l’étude de la propagation de maladies infectieuses dans les communautés nordiques, dans l’étude de la structure du cerveau et de son influence sur les troubles psychiatriques et dans l’étude des interactions complexes au sein des microbiomes des écosystèmes nordiques», a indiqué le professeur Allard.
La Chaire en économie et en santé du cerveau dirigée par Maripier Isabelle explorera les liens de causalité entre l’évolution des inégalités de revenus, l’organisation des systèmes de santé et la santé du cerveau, afin de déterminer des avenues prometteuses pour améliorer la santé mentale ainsi que la mobilité socioéconomique des individus.
Au cours des dernières années, les problèmes de santé mentale et du cerveau sont devenus l’une des causes de l’augmentation des dépenses en santé à l’échelle mondiale. En parallèle, la croissance des inégalités se révèle un problème majeur pour les sociétés. «Ces phénomènes représentent des préoccupations substantielles pour les décideurs publics. Dans des contextes où les inégalités de richesse et de santé sont marquées, leurs interactions présentent des défis potentiellement encore plus importants», a souligné Maripier Isabelle.
Les travaux de recherche de la chaire permettront de générer des connaissances pouvant aider les communautés nordiques dans l’élaboration de politiques et de stratégies innovantes favorisant la santé des individus dans un environnement où les changements environnementaux et socioéconomiques se bousculent. Pour améliorer les trajectoires de santé du cerveau chez les individus à risque, la chaire utilisera des outils de la science économique et les connaissances de plusieurs partenaires et spécialistes en psychiatrie, en neurosciences et en administration des systèmes de santé.
Étaient présents au lancement des trois nouvelles chaires de recherche soutenues par Sentinelle Nord: François Gélineau, doyen de la Faculté des sciences sociales, Maripier Isabelle, titulaire de la Chaire en économie et en santé du cerveau, Eugénie Brouillet, vice-rectrice à la recherche, à la création et à l’innovation, André Zaccarin, doyen de la Faculté des sciences et de génie, (deuxième rangée) Antoine Allard, titulaire de la Chaire de recherche en modélisation mathématique des systèmes et des réseaux complexes, Martin Fortier, directeur général de Sentinelle Nord, et Pierre Legagneux, titulaire de la Chaire de recherche sur l’impact des migrations animales sur les écosystèmes arctiques.