Alexis Turgeon, intensiviste, chercheur du CHU de Québec – Université Laval (CHU-UL) et professeur à la Faculté de médecine de l’Université Laval, a reçu un financement de près de 2,2 M$ des Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC) pour tester l’efficacité du plasma de convalescents et des anticoagulants chez les patients atteints de la COVID-19 admis aux soins intensifs.
Le premier traitement, qui consiste à administrer le plasma de patients guéris de la COVID-19, vise à donner des anticorps humains pour ainsi neutraliser le virus. Cet essai clinique se fait en collaboration avec Héma-Québec et la Société canadienne du sang, les deux organisations responsables de la distribution des produits sanguins au Canada.
Le second traitement consiste en l’administration d’anticoagulants, des médicaments qui éclaircissent le sang, à des patients gravement atteints de la COVID-19 et soignés aux soins intensifs. Les chercheurs veulent évaluer si ces médicaments, des héparines de bas poids moléculaire ou non fractionnées, peuvent prévenir la formation de microcaillots dans le sang, une complication connue de la COVID-19 et responsable de plusieurs décès.
«Les deux interventions qui feront l’objet de ces essais cliniques sont très prometteuses, peu coûteuses et très accessibles lorsqu’elles sont comparées à plusieurs traitements à l’étude. Grâce au financement des IRSC, nous pourrons non seulement savoir si ces deux options thérapeutiques sont efficaces pour traiter les patients gravement malades admis à l’unité des soins intensifs en raison de la COVID-19, mais également nous assurer d’encadrer leur utilisation de façon judicieuse», a expliqué le Alexis Turgeon.
Ces essais cliniques seront menés en collaboration avec Ryan Zarychanski de l’Université du Manitoba, des chercheurs canadiens du Canadian Critical Care Trials Group, incluant les professeurs François Lauzier et Lynne Moore du CHU de Québec – Université Laval, ainsi que d’autres chercheurs internationaux. Le recrutement de patients pour ces deux essais cliniques devrait commencer sous peu, tant au Québec, que dans plusieurs centres de recherche à travers le Canada et ailleurs dans le monde.
«Je tiens à féliciter Alexis Turgeon et son équipe pour cette importante contribution à l’effort international afin de trouver des traitements efficaces contre la COVID-19. La crise actuelle nous rappelle sans cesse l’importance de la recherche clinique, mais également, le leadership et l’innovation dont font preuve les équipes du Centre de recherche du CHU», a dit Martin Beaumont, PDG du CHU de Québec – Université Laval.
Trois autres projets financés par les IRSC
En plus du professeur Turgeon et de son équipe, trois autres professeurs de l’Université Laval et chercheurs au CHU de Québec – Université Laval ont obtenu un financement à l’occasion de l’annonce faite aujourd’hui par les IRSC. Il s’agit de:
Louis Flamand, professeur et directeur du Département de microbiologie-infectiologie et d'immunologie, qui étudie la réaction inflammatoire
Marie-Pierre Gagnon, professeure à la Faculté des sciences infirmières, dont les travaux portent sur les mesures de santé publique mises en œuvre dans les pays africains francophones en conflit durant la pandémie
Holly Witteman, professeure au Département de médecine familiale et de médecine d'urgence, qui s’intéresse à la création d’outils de communication numérique adaptables
«Ces nouveaux projets annoncés aujourd’hui, qui visent à combattre plus efficacement la COVID-19, s’ajoutent à huit initiatives de recherche de professeurs de l’Université Laval déjà soutenues par les IRSC», a ajouté la rectrice de l’Université Laval, Sophie D’Amours. «Ils démontrent encore une fois le rôle significatif que l’Université Laval est en mesure de jouer dans la lutte contre la pandémie, tant sur le plan national qu’international.»