Les travaux qui seront menés par le futur titulaire de la Chaire et son équipe porteront sur des approches et des technologies permettant l'exploration non invasive du cerveau. À terme, cela permettra de mieux comprendre et éventuellement de mieux traiter des maladies comme l'alzheimer, l'épilepsie et la dépression.
La contribution fédérale, qui devrait être appariée par le gouvernement du Québec, donne le coup d'envoi à la recherche d'un ou d'une titulaire. «En tenant compte des fonds que nous croyons pouvoir obtenir du privé, la Chaire disposera d'un budget de base de près de 25 M$ sur sept ans, ce qui devrait nous permettre d'attirer une personne de haut calibre», avance l'instigateur du projet, Yves De Koninck, de la Faculté de médecine. Le nom de la personne retenue devrait être connu dans 18 mois environ.
L'obtention de cette chaire vient couronner les efforts déployés depuis 10 ans à l'Université pour mettre la puissance de l'optique-photonique au service de l'étude du système nerveux. Ce rapprochement a commencé en 2002 par un programme de formation financé par les Instituts de recherche en santé du Canada, qui incitait des étudiants en sciences et génie à effectuer leurs travaux de maîtrise ou de doctorat au Centre de recherche de l'Institut en santé mentale de Québec. «L'idée était de les rapprocher du milieu hospitalier afin qu'ils saisissent mieux les enjeux de la recherche en neurosciences», explique Yves De Koninck. Ce programme a multiplié les échanges et les projets conjoints entre les chercheurs de l'Institut et ceux du Centre d'optique, photonique et laser (COPL), en plus de conduire à la mise sur pied d'une École internationale d'été en neurophotonique.
En 2005, une subvention FCI-gouvernement du Québec de 15 M$ permettait la création du Centre de neurophotonique. Cette somme a servi à la construction de laboratoires et à l'achat d'équipement spécialisé. «Le regroupement des chercheurs et des étudiants-chercheurs dans un même lieu physique a grandement facilité la cohésion entre les équipes», constate le professeur De Koninck.
Le besoin de spécialistes œuvrant à la frontière de la physique et des neurosciences a incité l'Université à créer, en 2008, les premiers programmes de maîtrise et de doctorat en biophotonique en Amérique du Nord. «Notre objectif était de former une nouvelle génération de scientifiques capables d’exploiter les sciences optiques pour comprendre et résoudre les problèmes biologiques et médicaux», explique Paul De Koninck, professeur à la Faculté des sciences et de génie, qui a supervisé le développement de ces programmes. Le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie a emboîté le pas à cette initiative en investissant 1,7 M$, essentiellement dans des bourses destinées aux étudiants qui choisissaient cette voie.
Au fil des ans, les travaux réalisés par les équipes des 38 professeurs-chercheurs associés aux programmes de formation et de recherche en biophotonique ont mené à plusieurs percées scientifiques, dont certaines ont été commercialisées par des entreprises de haute technologie de la région de Québec. En 2011, 9 des 29 brevets obtenus par l'Université touchaient l'optique-photonique ou les neurosciences.