Le projet Déterminer la qualité de la polypharmacie chez les aînés: une approche basée sur l’intelligence artificielle rassemble 14 professeurs de l’Université Laval, dont Caroline Sirois de la Faculté de pharmacie, ainsi que Richard Khoury et Audrey Durand de la Faculté des sciences et de génie.
Cette initiative de recherche a reçu une subvention de 1,2 M$ des Instituts de recherche en santé du Canada, en partenariat avec le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, dans le cadre du Programme de projets de recherche concertée sur la santé.
La prise de plusieurs médicaments, la polypharmacie, est de plus en plus commune, surtout chez les personnes âgées. Pour l’instant, il n’est pas possible de bien distinguer les prises médicamenteuses multiples bénéfiques de celles qui sont inappropriées. En effet, le nombre de combinaisons de médicaments possibles est imposant, et prendre en compte les caractéristiques individuelles de chacune des personnes rend la situation très complexe.
Sur une période de trois ans, le projet des professeurs Sirois, Khoury et Durand déterminera comment l’intelligence artificielle permettrait de mieux comprendre le phénomène pour ainsi dégager des normes. Les chercheurs utiliseront les données du Système intégré de surveillance des maladies chroniques du Québec.
Cette base de données contient des informations sur les réclamations de médicaments de l’ensemble des aînés du Québec depuis 1996, de même que des informations sur les services médicaux, les hospitalisations et les décès. Ces données, décrivant l'exposition aux médicaments de chaque individu, serviront à entraîner un système expert basé sur l'intelligence artificielle pour établir les combinaisons, séquences et durées de traitement associées à des effets négatifs (hospitalisations ou décès) ou bénéfiques, en tenant compte des conditions médicales et sociodémographiques de la personne.
Des chercheurs s’intéresseront aussi aux enjeux éthiques, légaux et sociaux associés à l’analyse de données, afin d'éviter d'accroître certaines inégalités dans les traitements offerts aux différents sous-groupes de la population. Les résultats serviront à améliorer la surveillance de la polypharmacie chez les patients et apporteront des connaissances nouvelles sur l’usage de médicaments qui pourraient changer la pratique clinique. De nouvelles avenues de recherche en intelligence artificielle seront également explorées, permettant le développement de cette discipline en santé.
Le projet de recherche compte également sur la participation des professeurs Anne-Marie Savard et Pierre-Luc Déziel (Droit), Thierry Badard, (Foresterie, géographie et géomatique), Alexandre Bureau, Jacques Corbeil et Denis Talbot (Médecine), Philippe Després, Christian Gagné, Sonia Jean et François Laviolette (Sciences et génie), de même que Valérie Emond (Institut national de santé publique du Québec).