
Michel G. Bergeron (photo) et ses collaborateurs tenteront de mettre au point un disque laboratoire ciblant les 17 virus responsables des principales infections respiratoires.
— Marc Robitaille
Pour traiter correctement une infection, il faut savoir à quel microorganisme on a affaire. Or, les méthodes actuelles, qui reposent encore sur la mise en culture de l'agent infectieux, nécessitent bien souvent un minimum de 48 heures avant de livrer l'identité du coupable. Michel Bergeron et ses collaborateurs du Centre de recherche en infectiologie misent depuis quelques années sur l’analyse de segments d’ADN pour coller un nom de microbes à une infection. L’idée a fait son chemin puisque cinq tests diagnostiques permettant d’obtenir un résultat en moins d’une heure sont maintenant sur le marché.
Le disque laboratoire constitue l’étape suivante de cette démarche qui vise à rapprocher le diagnostic microbiologique du terrain. Un tel outil pourrait un jour se trouver dans le cabinet du médecin qui serait alors en mesure de prescrire un traitement visant l'agent infectieux responsable des ennuis de son patient. Il pourrait également s'avérer très utile dans les infirmeries des régions éloignées ou dans les pays en voie de développement où les laboratoires d’infectiologie sont rares.
Grâce aux fonds des NIH, le professeur Bergeron et ses collaborateurs Guy Boivin et Toedor Veres, de la Faculté de médecine, Denis Boudreau, du Département de chimie, et Marc Madou, de l'Université de la Californie, tenteront de mettre au point un disque laboratoire qui cible les 17 virus responsables des principales infections respiratoires. Du nombre, mentionnons les virus de l'influenza A et B, de la grippe aviaire et de la grippe porcine. Si l'échéancier est respecté, l'efficacité de ce disque aura été démontrée d'ici 2015. Les premières étapes de la mise en marché du produit commenceront dans les deux années qui suivront, prévoient les chercheurs.