
L'industrie laitière ne devrait pas s'inquiéter de la présence de gras trans dans ses produits.
Les chercheurs ont comparé l’effet de trois régimes – modéré en gras trans laitiers (1,5 % des calories quotidiennes), élevé en gras trans laitiers (3,7 %), élevé en gras trans industriels (3,7 %) – à celui d’un régime faible en gras trans de toute provenance (0,8 %) pour en évaluer les effets sur différents indicateurs de santé cardiovasculaire. Chacune des 38 personnes qui ont pris part à l’étude a suivi les quatre régimes à tour de rôle pendant quatre semaines. Ces régimes étaient semblables, sauf en ce qui concerne la source et la quantité des gras trans.
Comme les gras trans sont en très faible concentration dans le lait – ils représentent environ 5 % de tous les gras laitiers, de sorte que du lait à 2 % de matières grasses ne contient que 0,1 % de gras trans -, les chercheurs ont dû fabriquer un beurre particulier pour assurer un apport en gras trans laitiers suffisamment élevé pour permettre des comparaisons entre les régimes. Ce beurre a été produit à l’aide de lait provenant de vaches recevant un fourrage enrichi en huile de tournesol.
Les données recueillies par les chercheurs indiquent qu’un niveau élevé de gras trans laitiers a des effets négatifs comparables aux gras trans industriels sur le profil lipidique des sujets. «Toutefois, un apport modéré en gras trans laitiers – qui se situe tout de même bien au-delà de la consommation normale chez l’humain – n’a aucun impact sur le profil lipidique et sur les autres facteurs de risque cardiovasculaire», analyse Benoît Lamarche. Le chercheur et ses collègues Annie Motard-Bélanger, Amélie Charest, Geneviève Grenier, Paul Paquin, Yvan Chouinard, Simone Lemieux et Patrick Couture ont livré les détails de cette étude dans le numéro de mars de l’American Journal of Clinical Nutrition.
Au bout du compte, le professeur Lamarche avait un message rassurant à livrer aux 150 personnes qui prenaient part à la rencontre de la FIL. «Comme les effets néfastes des gras trans laitiers se manifestent à des niveaux inatteignables par une personne qui s’alimente normalement, l’industrie laitière ne devrait pas s’inquiéter de la présence de gras trans dans ses produits», a-t-il conclu.