Parue récemment aux Éditions Varia, cette courte biographie est le fruit de plusieurs heures d’entrevue en tête-à-tête entre l’élève et son maître. Dans une langue riche et concise, l’auteur, aujourd’hui professeur de littérature à l’Université Laurentienne, rappelle d’abord l’enfance heureuse de Thomas De Koninck «au sein d’une famille littéralement multidisciplinaire, où la culture intellectuelle avait autant d’importance que la pratique des sports». Thierry Bissonnette nous entraîne ensuite dans l’univers littéraire du philosophe. On y apprend notamment que Thomas De Koninck apprécie particulièrement des écrivains comme Milan Kundera et Éric-Emmanuel Schmitt, «des auteurs capables de nous aider à affronter les impasses auxquelles est confrontée l’âme contemporaine». On en sait également davantage sur sa rencontre avec Saint-Exupéry qui se serait inspiré de lui enfant pour créer Le Petit Prince. Chez cet intellectuel de haut calibre qui avoue avoir passé une grande partie de sa vie à lire, les influences littéraires sont nombreuses: Paul Valéry, Proust, André Gide, sans compter l’ascendant de savants comme Albert Einstein et Alfred North Whitehead, l’un des fondateurs de la logique mathématique.
La libération de l’être
Si la soif d’apprendre de cet homme doux et curieux des autres n’a d’égale que sa vaste culture, la transmission des connaissances demeure cependant la grande préoccupation de sa vie. En témoigne une existence vouée à l’enseignement dont traite Thierry Bissonnette dans un chapitre ayant pour titre «L’éducation et l’université». Apprendre à apprendre: voilà ce à quoi s’emploie le philosophe depuis le début de sa carrière de professeur à l’Université Laval, dans les années 1970. Pour Thierry Bissonnette, Thomas De Koninck représente le philosophe en marche, celui pour qui le dialogue, la culture et l’éducation constituent la clef de voûte de la libération de l’être.
«À ma connaissance, il n’existe pas de biographie approfondie consacrée à Thomas De Koninck. Je trouve cela plutôt surprenant étant donné l’envergure de l’homme», explique Thierry Bissonnette. «Je souhaite de tout coeur qu’un spécialiste de la philosophie écrive sur lui un jour un ouvrage plus fouillé que le mien», conclut-il.