
Cette sculpture suspendue sera constituée de tiges d'aluminium reliées à 140 sphères du même métal. Les longueurs des tiges seront toutes différentes. La constellation peut suggérer les trajectoires, au tennis, des échanges, des coups, des revers, des services, des volées, des smashs ou des lobs.
— Nicolas Baier
Les travaux de construction du futur centre de tennis de l'Université Laval, un ambitieux projet de 16 terrains de tennis et de 6 terrains de pickleball, ont été lancés en septembre 2024. Ce mois-ci, un an plus tard, l'Université fait connaître le nom de l'artiste dont la maquette a été sélectionnée par un comité ad hoc dans le cadre de la Politique d'intégration des arts à l'architecture et à l'environnement des bâtiments et des sites gouvernementaux et publics. L'heureux élu est l'artiste visuel québécois Nicolas Baier. Son œuvre s'intitule Constellation.
«Pourquoi installer une œuvre d'art dans un bâtiment, surtout quand les qualités architecturales du lieu se valent déjà esthétiquement en elles-mêmes?», demande Nicolas Baier dans son texte de présentation. «À quoi sert l'art finalement dans ce lieu précis?, poursuit-il. Je crois qu'il sert de porte-étendard, je crois qu'il est essentiel parce qu'il permet de mettre en évidence ce qui se joue dans ce lieu. Je crois que l'insertion doit se faire dans un sens symbolique. Ce travail d'intégration doit en être un de fusion, de symbiose et d'accompagnement. Pourquoi une œuvre d'art dans ce lieu? Parce qu'elle peut en souligner l'esprit, parce qu'elle peut permettre à ce bâtiment d'afficher encore plus fermement et fièrement sa raison d'être.»
Un côté aérien, un déploiement dynamique
La construction du centre de tennis est complétée à environ 50% et devrait être terminée en 2026. Lorsqu'elle sera installée dans les hauteurs du hall d'entrée, la sculpture Constellation attirera les regards par son côté aérien et son déploiement dynamique. Ce module tridimensionnel de taille appréciable mesurera 5 mètres de largeur sur 5 mètres de profondeur sur 5,6 mètres de hauteur. Il aura un côté vaporeux et diaphane, aussi voyant qu'humble et discret. Il sera composé de tiges d'aluminium reliées à 140 sphères du même métal. Les longueurs des tiges seront toutes différentes, allant de quelques centimètres jusqu'à 1,5 mètre environ. Le diamètre de chaque sphère sera identique et correspondra à celui d'une balle de tennis. Dix-sept tiges verticales permettront de suspendre l'œuvre aux solives de bois du hall.
«Dans un centre voué à la pratique d'un sport, ici le tennis, l'étoile, forcément, est une candidate évidente au jeu de la métaphore, explique Nicolas Baier. Évidemment, sa forme sphérique peut désigner la balle. La constellation, elle, peut aisément suggérer les trajectoires des échanges, des coups, des revers, des services, des volées, des smashs ou des lobs. L'œuvre représente les lignes et les points de jonction, les étoiles, que nous appliquons sur notre ciel et qui concrétisent ces liens abstraits et imaginaires.»
Chaque joint sera imprimé en trois dimensions, directement en aluminium, avant d'être poli miroir. Les tiges seront directement extrudées et polies. Un assemblage simple de tenon et de mortaise reliera chaque coude ou chaque embout à ses tiges ou à sa tige. «Je fais affaire avec des sous-traitants québécois, dit-il, des artisans du métal, avec lesquels je travaille depuis très longtemps.»
Un astérisme, une anamorphose
Constellation, pourquoi ce titre? «Parce que cette œuvre est un astérisme, c'est une constellation inventée, et chaque sphère est une étoile, souligne-t-il. J'ai créé une carte 3D du ciel, au printemps, au-dessus de la ville de Québec, et j'ai joint d'une ligne ces astres.»
Une surprise attendra celles et ceux qui entreront pour la première fois au centre de tennis. En se déplaçant à l'espace du café, ces personnes verront la constellation se transformer jusqu'à avoir la forme d'une sphère ronde, une boule, une balle, une planète. Selon l'artiste, les personnes seront victimes d'un stratagème, une illusion d'optique, un trompe-l'œil, bref d'une anamorphose. «Cette forme distordue ne révèle sa configuration complète et significative, une sphère parfaitement structurée, qu'en étant regardée sous un angle particulier, explique-t-il. Ici, ce sera par une incrustation au sol.»

En se déplaçant à l'espace du café, les visiteuses et visiteurs ainsi que les joueuses et joueurs de tennis verront la constellation se transformer jusqu'à avoir la forme d'une sphère ronde, une boule, une balle, une planète.
— Nicolas Baier
Julie Dionne est directrice du Service des activités sportives. Elle est également membre du comité ad hoc qui a fait le choix de la maquette de Nicolas Baier.
«J'adore l'œuvre choisie, dit-elle, à la fois aérienne et géométrique, qui s'intègre parfaitement à l'architecture du nouveau centre de tennis. Le choix du matériau et la transparence de la structure permettent une lecture différente selon les points de vue, évoquant à la fois la trajectoire d'une balle et l'énergie du jeu. Une œuvre inspirante qui trouvera écho auprès des athlètes et des visiteurs.»