
L'ancien accélérateur Van de Graaff où est hébergée le grappe de calcul tamIA.
— Getty Images, koto_feja
L'Université Laval et ses partenaires Mila, Calcul Québec et l'Alliance de recherche numérique du Canada ont annoncé, le jeudi 24 avril, le coup d'envoi d'une grappe de calcul en intelligence artificielle (IA) destinée à la recherche universitaire au pays.
Située sur le campus de l'Université Laval, cette nouvelle infrastructure baptisée tamIA rendra possible le démarrage ou l'accélération de projets de recherche novateurs dans des domaines aussi variés que la mise au point de médicaments, l'amélioration du diagnostic en imagerie médicale, l'adaptation aux changements climatiques, le maintien de la biodiversité, le langage, l'architecture et la robotique.
La grappe de calcul tamIA consistera, une fois à pleine capacité, en un réseau de 75 serveurs interconnectés et disposera de 4000 cœurs de processeurs et d'une mémoire vive de 38 000 gigaoctets. À titre de comparaison, un ordinateur de bureau standard contient en général 4 cœurs et 8 gigaoctets de mémoire vive.
Cette grappe de calcul est l'une des trois infrastructures qui formeront à terme l'Environnement de calcul pancanadien pour l'intelligence artificielle (ECPIA). Les deux autres composantes de l'ECPIA seront situées à l'Université de Toronto et à l'Université de l'Alberta.
La grappe de calcul se trouve dans le silo de l'ancien accélérateur de particules Van de Graaf du pavillon Alexandre-Pouliot, qui hébergeait auparavant le supercalculateur Colosse. Elle y bénéficie du même design écoénergétique qui permet de récupérer l'importante quantité de chaleur générée par les serveurs – soit l'équivalent de l'énergie nécessaire pour alimenter 140 foyers – afin de chauffer les pavillons du campus.
«La mise en opération à l'Université Laval de cette composante de l'Environnement de calcul pancanadien pour l'intelligence artificielle consolide l'enviable réputation de notre établissement en matière d'infrastructures de recherche numérique, a déclaré la rectrice de l'Université Laval, Sophie D'Amours. Cette grappe de calcul destinée à la recherche universitaire contribuera, j'en suis convaincue, au rayonnement de notre établissement et à son attrait auprès de la communauté de recherche en IA. Elle illustre aussi le rôle d'impact que l'Université Laval entend jouer dans l'utilisation de cette puissante technologie afin de relever les défis de société auxquels nous sommes confrontés.»
«TamIA représente une avancée pour l'écosystème canadien de recherche en intelligence artificielle, a ajouté Frédéric Chanay-Savoyen, vice-président, Solutions IA et Technologie à Mila. Cette infrastructure permettra à toutes les chercheuses et chercheurs en IA au Canada d'accéder à une puissance de calcul essentielle pour développer de nouvelles avenues de recherche et des innovations au potentiel porteur pour la société. La croissance de la capacité de calcul permet de développer un environnement qui favorise la collaboration interdisciplinaire à l'échelle nationale et qui permettra au Québec et au Canada de maintenir sa position de chef de file dans le domaine de la recherche de pointe en IA.»
«Calcul Québec est fier de contribuer à la conception et à l'exploitation de tamIA. Cette nouvelle grappe renforce l'offre destinée à la communauté de la recherche et de l'innovation en répondant à un besoin croissant en ressources spécialisées dans le domaine de l'intelligence artificielle», a conclu la directrice générale de Calcul Québec, Suzanne Talon.
La grappe de calcul tamIA a été rendue possible grâce à un financement total de 21,6 M$, incluant 13 M$ du gouvernement du Canada dans le cadre de la Stratégie pancanadienne en matière d'intelligence artificielle, 6,4 M$ du gouvernement du Québec par l'entremise de la Stratégie québécoise de recherche et d'investissement en innovation et 2,2 M$ de divers partenaires.
L'ECPIA est le fruit d'une collaboration entre l'Alliance de recherche numérique du Canada, l'Institut canadien de recherches avancées (CIFAR), les instituts nationaux d'IA (Amii, Institut Vecteur et Mila), les organismes régionaux de calcul informatique de pointe (Calcul Québec) et les sites d'hébergement de l'Université Laval, de l'Université de l'Alberta et de l'Université de Toronto.