Motivée par le désir d'offrir du matériel de référence en français pour son cours Écophysiologie évolutive, donné en 3e année de baccalauréat en biologie, la professeure Nadia Aubin-Horth s'est lancée dans la création d'un ouvrage. «Je voulais créer un environnement pour que mes étudiantes et étudiants puissent apprendre avant et après la séance de cours», raconte-t-elle.
En se basant sur une approche pédagogique inclusive, elle a voulu répondre aux différents besoins d'apprentissages, intégrant images et vidéos à ces contenus écrits. Les chapitres offrent même des activités de révision. «Je voulais rejoindre des étudiantes et étudiants qui apprennent moins bien à la lecture seulement.»
Un exercice de cocréation
Accessible gratuitement en ligne, le livre a été conçu avec quatre étudiantes: Arianne Barrette, Alicia Pageau, Jeanne Picher-Labrie et Roxanne Turgeon. Trois d'entre elles avaient d'ailleurs suivi le cours de la professeure Aubin-Horth. «Elles ont pu exposer leur point de vue sur la matière et la façon de l'amener. Elles ont grandement contribué à l'idéation, la création et la révision des ressources éducatives libres du livre. C'était un bel exercice de cocréation.»
Dès la première rencontre du projet, Nadia Aubin-Horth savait qu'elle ne voulait pas une organisation top-down, où elle dit aux étudiantes quoi faire. «J'imaginais plus un cercle de collaboration. Quand il y a cinq personnes qui se donnent des idées, c'est certain que ça va être meilleur», affirme la professeure. Les étudiantes avaient des expertises variées, notamment en infographie, en pédagogie et en édition. Selon elle, ce partage de connaissances a permis de créer un livre de grande qualité.
Des portraits à l'honneur
Outre la matière du cours, le livre met en lumière trois professeures, qui introduisent chacune une unité du livre, et cinq doctorantes et doctorants qui présentent leur projet et leur cheminement. «Ces personnes montrent aux étudiantes et étudiants qu'on ne se rend pas magiquement au doctorat. Il arrive plein de choses dans notre vie, on fait des choix.»
La professeure Patricia Schulte qui introduit l'unité 2 du livre est d'ailleurs une pionnière du champ de recherche de l'écophysiologie évolutive. «Elle explique son parcours au bac, puis à la maîtrise et au doctorat. C'est vraiment spécial pour les étudiantes et étudiants de savoir qu'une personne qui a autant contribué au domaine ne savait pas ce qu'elle voulait faire.»
Selon Nadia Aubin-Horth, ces représentations différentes de ce qu'est un scientifique peuvent motiver des femmes, des personnes qui sont les premières de leur famille à fréquenter l'université ou des personnes sous-représentées dans le domaine à poursuivre en recherche.
«En science, on veut plus de diversité. Plus les gens sont différents, plus il y a de points de vue, plus on va trouver des solutions à nos questions.»
Une référence utile
Cet ouvrage répond à un besoin, puisque plus de 15 000 personnes à travers le monde l'ont consulté depuis janvier. «Je suis tellement contente parce qu'on a travaillé fort!» La professeure Aubin-Horth souhaite faire la promotion de son livre auprès de collègues d'autres universités qui donnent des cours similaires.
La première édition de l'ouvrage est déposée à la Bibliothèque nationale du Québec. Nadia Aubin-Horth veut continuer à le bonifier pour éventuellement mettre en ligne une deuxième édition. «J'aimerais ajouter quelques capsules explicatives, car, au fil des années, je remarque que certains concepts sont plus difficiles à comprendre.»
La création de l'ouvrage a été rendue possible grâce au financement de la FabriqueREL (ressource éducative libre).