«Renforcer la place des universités dans les sociétés, une voie nécessaire pour la suite des Objectifs de développement durable»: tel est le thème du panel auquel a participé la rectrice Sophie D’Amours le mercredi 25 septembre, à New York. Cette activité était co-organisée par l’Université Laval et le Fonds de recherche du Québec à l’occasion du 10e Sommet scientifique, en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies.
Le panel avait comme toile de fond le Programme pour le développement durable de l’ONU. Ce processus, basé sur 17 objectifs de développement durable (ODD), est maintenant rendu à mi-parcours. Pour rappel, les ODD se veulent un appel mondial à agir pour éradiquer la pauvreté, protéger la planète et faire en sorte que tous les êtres humains vivent dans la paix et la prospérité.
Les universités ont un rôle à jouer
Au début de son allocution, Sophie D’Amours a formulé ce commentaire sur le Programme de développement durable de l’ONU. «Du point de vue universitaire, a-t-elle dit, je pense que nous apprécions tous le cadre, le vocabulaire, la perspective offerts par les ODD. Les universités ont de toute évidence un rôle à jouer, mais nous devons nous adapter. Nos établissements peuvent contribuer au Programme par leur capacité à conduire des recherches avec des objectifs sociétaux. Sur ces très importantes questions, les universités peuvent réunir des chercheurs de différentes disciplines et les faire travailler sur des enjeux avec, comme base, un cadre de référence commun. À l’Université Laval, nous aimons amener la conversation sur les impacts dans la vie des gens et de la société.»
Selon elle, une meilleure conscience de l’action climatique dans la population et une meilleure compréhension des ODD passent par la formation. «Dans notre université, a-t-elle expliqué, les étudiantes et étudiants peuvent faire un ensemble de cours complémentaires durant leur programme d’études, qui leur donnera un profil en développement durable.»
Elle a souligné qu’une approche multidisciplinaire est essentielle face à une réalité aussi complexe que le climat. À l’Université Laval, des efforts sont faits pour augmenter les activités de recherche ayant une telle approche. «Ça va plutôt bien à ce chapitre dans notre université», a-t-elle mentionné.
Pour rappel, l’Université Laval vise le rattachement de 70% de ses entités de recherche à un enjeu de développement durable d’ici 2030.
Selon la rectrice, la culture de développement durable est devenue très forte avec le temps dans son établissement. «Nous sommes heureux, a-t-elle dit, d’avoir figuré, en 2023, au 14e rang mondial du classement d’impact du Times Higher Education Impact Ranking.»
Sophie D’Amours a terminé son allocution en insistant sur le privilège de travailler ou d’étudier dans une université, un lieu axé sur le développement des connaissances et sur la formation des citoyens. «Ce privilège, a-t-elle ajouté, vient avec une responsabilité, un appel à l’action dans le dossier climatique. Aujourd’hui, tant d’incertitudes, tant de transitions nourrissent le sentiment de vulnérabilité des citoyens. Face à cette situation, nous devons intensifier nos efforts en tant qu’universitaires avec un discours qui démontre qu’il existe des opportunités et des possibilités.» Selon elle, ne pas agir au niveau global aurait comme conséquence, pour les sociétés, d’entrer dans une spirale de déclin économique.
UniC
Durant la période de questions, la rectrice a insisté sur UniC, une initiative de l’Université Laval. Ce réseau universitaire international pour l’action climatique rassemble les étudiantes et étudiants universitaires engagés pour l’action climatique au sein d’une communauté internationale. Leur but est d’approfondir les connaissances sur les questions environnementales, de réfléchir à des solutions innovantes et d’agir ensemble vers un avenir durable. Cette semaine, une délégation était dans la métropole américaine dans le cadre de la Climate Week NYC 2024.
«Au commencement, a-t-elle rappelé, les membres d’UniC étaient entre 200 et 300. Ils sont maintenant plus de 1000 à travers le monde. Ils veulent faire partie de la solution, s’engager et aller au-delà du militantisme.»
En plus de Sophie D’Amours, les autres panélistes au Sommet scientifique étaient Justine Germo Nzweundji-Khumbah, chercheuse à l’Institut de recherche médicale et d’étude des plantes médicinales du Cameroun, Alice Higiro, directrice de projet pour les villes intelligentes au ministère rwandais des Technologies de l’information et de la communication et de l’Innovation, et Anthony Vanky, professeur adjoint à l’École supérieure d’architecture, de planification et de conservation de l’Université Columbia aux États-Unis. Quant à Rémi Quirion, scientifique en chef du Québec et premier dirigeant du Fonds de recherche du Québec, il a agi comme modérateur.