Des cartes de bus aux friandises en tout genre, du pain tranché au carton de lait, du dentifrice aux essuie-glace, on trouve de tout Chez Alphonse. Si le dépanneur installé au pavillon Maurice-Pollack est le point de chute des étudiants habitant aux résidences et des employés du secteur en quête de caféine, plusieurs membres de la communauté ont encore la surprise de le découvrir.
«On entend souvent dire: “Ça fait trois ans que je suis sur le campus et je ne savais pas que vous existiez!”» lance son directeur, Jonathan Marier. Il y travaille à temps plein et s'entoure d'une équipe de huit valeureux employés, tous étudiants, qui l'aident au service à la caisse, prennent le temps d'expliquer aux nouveaux arrivants comment utiliser le Réseau de transport de la Capitale, reçoivent les commandes, remplissent les rayons, le tout dans une atmosphère bon enfant.
Quels sont les produits chouchous? «Ce sera toujours tout ce qui est sucré», répond le directeur en énumérant les chocolats, les caramels, les boissons sucrées ou caféinées «surtout en fin de session», et les fameux bonbons européens Haribo, l'un des gros vendeurs. Il y a une importante démographie française à l'Université Laval, dit-il pour expliquer la grande variété de biscuits, de sablés, de poudres de chocolat qui sont offerts pour répondre aux envies de cette clientèle. Les étudiants français sont aussi friands de produits de l'érable. «Ils n'ont pas besoin de se déplacer hors campus pour en trouver», indique Jonathan Marier en désignant ses étals.
Il a d'ailleurs un penchant pour les aliments québécois, toujours installés en évidence. Il les obtient, notamment, par la compagnie FrançoisLambert.One, qui figure parmi la vingtaine de fournisseurs du dépanneur.
L'offre varie au gré de la clientèle, qui a un peu baissé depuis la pandémie. S'il y a déjà eu une section asiatique et plus de produits africains, les choses changent, remarque Sarah, assistante-gérante qui travaille Chez Alphonse depuis huit ans. Mais grosso modo, les denrées de base demeurent, dit-elle. Produits laitiers, produits surgelés, comptoir prêt-à-manger, collations, boissons, pains, riz, conserves, chips, détersifs, produits d'hygiène personnelle, tuques, gants, Tylénol… «On a sensiblement de tout et on est capable de répondre pratiquement à toute demande spéciale», mentionne le directeur, qui cherche présentement à combler les besoins en produits végétariens et véganes.
La petite histoire
L'unique dépanneur sur le campus se trouvait au sous-sol du pavillon Maurice-Pollack, jusqu'à son déménagement au rez-de-chaussée, dans son local actuel (voisin du Point d'information), en 1996. Propriété de Gestion Rosanne Lecours inc., il est passé aux mains de la Confédération des associations d'étudiants et étudiantes de l'Université Laval (CADEUL) en 2006. Il a alors été nommé Chez Alphonse, clin d'œil à Alphonse Desjardins, au pavillon adjacent qui porte son nom et à la caisse populaire installée à deux jets de pierre. Mais cette appellation visait aussi à l'humaniser pour que la communauté universitaire se l'approprie, glisse Carolane Fillion, conseillère politique et attachée de presse à la CADEUL. Les visiteurs n'ont qu'à lever les yeux au-dessus de l'entrée pour voir la bouille sympathique d'Alphonse les accueillir.
Le dépanneur est ouvert du lundi au vendredi, de 8h à 20h. Lieu plutôt tranquille, les larcins sont vite résolus, mentionne Jonathan Marier. «On est très proche du service de sécurité. Habituellement, les voleurs reviennent avec un agent, la main au collet, la journée même ou dans les jours qui suivent.»
Sarah se plaît dans cet emploi qui lui permet de rencontrer des gens, des étudiants comme des membres du personnel, dont plusieurs clients fidèles, et de concilier études-travail. «C'est tellement pratique: tu vas à ton cours, tu viens travailler, tu rentres chez toi. Et ce genre d'amour, de fraternité qu'on a entre collègues, ça ne se trouve pas partout. C'est une raison pour laquelle je ne suis jamais partie», dit la plus ancienne employée, qui a un baccalauréat en littérature anglaise et explore actuellement la traduction comme étudiante libre.