Le mercredi 21 septembre, à compter de 18h, aura lieu un débat électoral à l’amphithéâtre Hydro-Québec du pavillon Alphonse-Desjardins. La rencontre sera présentée dans le cadre de l’actuelle campagne électorale provinciale par les deux grandes associations étudiantes du campus, la Confédération des associations d’étudiants et étudiantes de l’Université Laval (CADEUL) et l’Association des étudiantes et étudiants de Laval inscrits aux études supérieures (AELIES). Pendant deux heures, les candidats des principaux partis politiques dans Jean-Talon, la circonscription où est située l’Université, croiseront le fer sur les dossiers qui intéressent la communauté universitaire.
«Nous avons préparé un cahier de 14 revendications que nous avons envoyé aux candidats, explique la présidente de l’AELIES et doctorante en médecine moléculaire, Lynda Marie Clémence Agbo. Nous demandons notamment que soit bonifiée l’aide financière aux études, que soit créé un conseil des universités québécoises et que soient appuyés les projets de construction de logements abordables.»
L’AELIES représente l’ensemble des étudiantes et étudiants inscrits à la maîtrise ou au doctorat, soit environ 15 000 personnes. Environ le quart d’entre eux proviennent de l’étranger et on estime que près du tiers de l’effectif sont des parents.
En 2022-2023, le travail du comité directeur de l’AELIES tournera autour de cinq axes. Le programme contient une trentaine d’objectifs eux-mêmes subdivisés en quelque 90 actions. Parmi celles-ci, mentionnons l’élaboration d’un plan stratégique quinquennal, l’organisation d’un forum sur la liberté universitaire, ainsi que la promotion de la ligne d’aide en santé psychologique auprès des membres.
Cette année, l’association entend participer à l’élaboration de la nouvelle politique de l’Université Laval sur la place du français, établir des relations de communication avec les centres de recherche afin de rejoindre les membres dans leurs enceintes et faire la promotion des retraites de rédaction «Et si on rédigeait!». L’AELIES prévoit également s’affilier avec le Bureau de la vie étudiante et la Faculté des études supérieures et postdoctorales pour sensibiliser ses membres au plagiat, organiser une tournée des associations étudiantes nationales et poursuivre la lutte contre le projet GNL Québec, un complexe industriel de liquéfaction de gaz naturel.
L’expérience étudiante universitaire renaît
Le 6 septembre était jour de rentrée universitaire. Dès 8h30, la présidente de l’AELIES était sur le campus. «Quand j’ai vu ce monde-là, je me suis aussitôt sentie bien intérieurement, raconte Lynda Marie Clémence Agbo. J’avais connu le campus avant la pandémie et je peux dire que juste le fait de voir du monde changeait tout. C’est ça, l’expérience étudiante universitaire.»
Sur le grand nombre d’actions à réaliser cette année, elle dira que «le comité directeur de l’AELIES est allé vers des actions beaucoup plus précises et beaucoup plus dans le concret». Selon elle, l’implication étudiante doit être remise de l’avant. «L’implication n’était pas au bon niveau depuis deux ans, explique-t-elle. Il va falloir courtiser nos membres. On revient en présentiel.»
En ce qui concerne la santé psychologique, la présidente a le commentaire suivant: «La santé psychologique était déjà un défi important pour plusieurs associations étudiantes, et ce, bien avant la pandémie, dit-elle. Nous avions demandé à l’Université d’augmenter le nombre d’intervenants au Centre d’aide aux étudiants. C’est devenu une préoccupation encore plus importante à la suite de la pandémie.»
Briser l’isolement des membres, un phénomène apparu durant la COVID-19, est aussi à l’ordre du jour de l’association. «De nombreux étudiants n’ont pu venir sur le campus, ce qui leur aurait permis de connaître des gens sur place et de développer un réseau, explique Lynda Marie Clémence Agbo. L’université est un monde particulier. Il faut y être pour partager des choses, pour vivre ce milieu. C’est pourquoi nous voulons remettre en place certaines activités pour faire sortir les gens de l’isolement auquel ils se sont habitués, notamment les retraites de rédaction “Et si on rédigeait!”.»
La précarité financière étudiante sera l’un des gros dossiers de l’AELIES cette année. «Nous prévoyons tenir un forum sur ce thème, souligne-t-elle. Nous voulons écouter nos membres et connaître leurs besoins. La précarité financière a plusieurs volets: l’inflation, le logement, les bourses d’études. Nous voulons cibler nos actions, comme dynamiser l’usage des frigos-partage dans les résidences universitaires et les approvisionner au mieux. Être étudiant universitaire, peu importe le cycle d’enseignement, implique bien souvent des difficultés relatives à la précarité financière. Cela ne devrait pas être normal de vivre la précarité parce que l’on a choisi les études universitaires.»
L’an dernier, malgré les contraintes sanitaires, l'AELIES a mené à terme quelques dossiers. L’un d’eux est le référendum gagné pour la hausse de la cotisation à l’association et l’ajout d’une cotisation versée à EUMC-Laval, le comité de l’Entraide universitaire mondiale du Canada de l’Université Laval. Grâce à cette hausse, l’AELIES a mis en place un service des droits étudiants. Elle a aussi entamé la concrétisation du projet Halte-Garderie pour les étudiantes-parents et étudiants-parents. Il est également prévu cette année une évaluation de la hausse des bourses et subventions octroyées par l’association à ses membres.