
Frobisher Bay, au Nunavut. Ce qui distingue l’Université Laval en océanographie est la recherche dans les mers glacées des régions arctiques et subarctiques. Elle est une force majeure avec le brise-glace de recherche Amundsen.
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Shanghai Ranking Consultancy, un organisme de recherche indépendant chinois spécialisé en enseignement supérieur, vient de publier son classement annuel des universités de recherche les plus performantes sur la planète. Deux cents établissements sont répertoriés dans la seule catégorie Sciences naturelles – océanographie. Au 47e rang mondial et au 3e rang canadien figure l’Université Laval.
«Je ne suis pas très surpris, car nous connaissons nos forces», indique le professeur au Département de biologie et directeur scientifique du Groupe interinstitutionnel de recherches océanographiques du Québec, communément appelé Québec-Océan, Jean-Éric Tremblay. «L’Université s’était très bien positionnée lors du classement précédent», ajoute-t-il.
Martin Fortier, vice-recteur adjoint à l’internationalisation et à la valorisation de la recherche, de la création et de l’innovation, et ancien directeur général du réseau ArcticNet puis de la stratégie Sentinelle Nord, abonde dans le même sens. «C’est super que l’on se classe aussi fort», soutient-il.
Une force de frappe
Le vice-recteur adjoint rappelle que les chercheurs et chercheuses de l’Université Laval font de l’océanographie dans des zones plus tempérées, comme l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent. «Mais, dit-il, notre niche, notre force de frappe, ce qui nous distingue, est la recherche concertée dans les mers glacées des régions arctiques et subarctiques. Nous sommes une force majeure avec le brise-glace de recherche Amundsen. Ce navire, avec ses équipements à la fine pointe, a été un catalyseur extraordinaire pour l’océanographie à l’Université Laval et ailleurs au Canada.»
L’équipe d’océanographes de l’Université Laval œuvre dans une dizaine de laboratoires.
«Nos chercheurs, explique-t-il, ont une incidence dans les classements. Au niveau individuel, certains vont sortir premiers au Canada et parmi les premiers à l’international.»
Jean-Éric Tremblay renchérit. «La qualité et la productivité de nos chercheurs font notre réputation, indique-t-il. La plupart sont des leaders d’initiatives internationales ou de réseaux, ou sont titulaires de chaires de recherche prestigieuses.»
Les débuts de l’océanographie à l’Université Laval remontent aux années 1970. Parmi les pionniers, il faut mentionner le professeur Louis Fortier, à l’origine du grand réseau de recherche pancanadien ArcticNet.
«Un des moteurs de notre succès est Québec-Océan, souligne le professeur Tremblay. L’Université Laval héberge et soutient ce regroupement stratégique du Fonds de recherche du Québec – Nature et technologies depuis sa création. Québec-Océan est une des forces de l’Université. Nous sommes mobilisateurs et à l’avant-garde de la recherche concertée avec d’autres universités.»
Un domaine multidisciplinaire
Biologie, chimie, physique et géologie, l’océanographie est un domaine multidisciplinaire axé sur les interactions écosystémiques dans l’océan. Les chercheurs de l’Université Laval sont reconnus, entre autres, pour leurs études fondamentales des processus de photosynthèse des océans, des cycles biogéochimiques, de la biodiversité microbienne, de la dynamique des populations zooplanctoniques ainsi que de la biodiversité et de l’écologie des zones intertidales et benthiques des mers tempérées et arctiques.
L’édition 2022 du classement Shanghai Ranking Consultancy comprend 54 domaines d’activité répartis entre les sciences naturelles, le génie, les sciences de la vie, les sciences médicales et les sciences sociales. Le classement s’appuie sur six indicateurs, entre autres les lauréats du prix Nobel et de la médaille Fields parmi le personnel et les anciens étudiants, le nombre d’articles publiés dans les prestigieuses revues savantes Nature et Science, et les chercheurs parmi les plus cités. Cette année, le classement porte sur plus de 1800 universités au total.