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Les gens qui ont eu la COVID-19 font davantage de cauchemars, nous apprenait une étude rapportée récemment dans ULaval nouvelles, mais la pandémie n'épargne pas les nuits de la population en général. En effet, la COVID-19 et le stress qu'elle génère affecteraient la nature et la fréquence des thèmes de nos cauchemars.
C'est ce qui se dégage d'une recherche publiée dans le Journal of Sleep Research par une équipe dont fait partie la professeure Célyne Bastien, de l'École de psychologie et du Centre de recherche CERVO. Les analyses de cette équipe reposent sur les réponses fournies par 419 sujets américains à des questions portant sur la qualité de leur sommeil, le contenu de leurs rêves et le stress ressenti.
Les résultats? Plus de 41% des répondants avaient fait des cauchemars étroitement liés à l'anxiété. Les autres thèmes les plus fréquents étaient l'impuissance (40%), la séparation des êtres chers (28%), l'échec (27%), être pourchassé (24%) et la mort (22%).
«La fréquence de certains thèmes diffère de celle observée en période non pandémique. C'est le cas de la séparation avec les êtres chers et de la mort, signale la professeure Bastien. Une étude similaire que nous avons menée au Canada indique que la pandémie est le thème de près de 40% des rêves.»
— Célyne Bastien
Plus 86% des 419 répondants ont rapporté une augmentation de leur niveau de stress en raison de la pandémie. Par ailleurs, 61% des répondants jugeaient que la qualité de leur sommeil s'était détériorée, 44% avaient de la difficulté à trouver le sommeil et 55% souffraient d'insomnie en milieu de nuit.
«Nos travaux suggèrent que l'augmentation du stress et la mauvaise régulation des émotions peuvent avoir favorisé une augmentation de la fréquence de certains thèmes de cauchemar, commente la professeure Bastien. De plus, ils indiquent que la pandémie a fait émerger des thèmes de cauchemars qui lui sont propres.»