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Faut-il couper tous les glucides ou uniquement ceux qui ont un indice glycémique élevé? Faut-il éliminer tous les gras ou seulement les gras saturés? Vaut-il mieux manger davantage de protéines, de produits laitiers, d'oméga-3 ou d'oléagineux? Keto ou paléo? Au gré des modes, les régimes se succèdent, démonisant ou glorifiant certains éléments nutritionnels, et laissant beaucoup de confusion sur leur passage. Vous avez du mal à vous y retrouver? Angelo Tremblay a un message simple pour vous: pensez fibres.
Le professeur du Département de kinésiologie, sa collègue du Département d'éducation physique, Vicky Drapeau, tous deux chercheurs à l'Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels, et un groupe de chercheurs de l'Université Clermont Auvergne arrivent à ce constat après avoir étudié ce qui permet de perdre du poids, de ne pas le reprendre et de préserver l'embellie des principaux indicateurs de santé métabolique obtenue à la suite d'un régime. Pour ce faire, ils ont suivi un groupe de 87 personnes qui avaient été soumises à une intervention intensive de trois semaines combinant activité physique et modification des habitudes alimentaires. Avant l'étude, ces personnes avaient toutes reçu un diagnostic de syndrome métabolique. En termes simples, elles étaient bien engagées sur la pente glissante qui mène au diabète de type 2 et à son cortège de problèmes de santé.
Après l'intervention, les participants sont retournés à leur vie quotidienne avec la consigne de maintenir leurs nouvelles habitudes de vie. «Nous avons analysé en détail les composantes de leur alimentation 50 semaines après l'intervention afin de déterminer s'il y avait une association entre certains macronutriments et le maintien des acquis», résume le professeur Tremblay. Le fruit de ce travail vient de paraître dans la revue Nutrients.
— Angelo Tremblay
Les analyses indiquent que la diminution de l'apport en glucides est celle qui s'est le mieux maintenue au fil des mois. La réduction des lipides a été partiellement conservée, mais l'apport en protéines est revenu à ce qu'il était avant l'intervention. Quant à l'apport en fibres, qui avait doublé pendant l'intervention, il a légèrement diminué par la suite, mais il est demeuré nettement plus élevé que la valeur initiale. «La consommation de fibres est la seule variable nutritionnelle qui a significativement et systématiquement prédit les changements dans les indicateurs de santé», signale Angelo Tremblay.
«Si vous voulez changer votre alimentation afin de perdre du poids et d'améliorer votre santé, nos analyses suggèrent que le premier facteur à considérer est une augmentation de votre apport en fibres, résume le chercheur. C'est un marqueur simple d'une alimentation riche en fruits, en légumes et en grains entiers. De plus, nos données montrent que cet apport est fortement corrélé au score d'activité physique. Parmi toutes les familles d'éléments nutritifs associés à la perte de poids et à la santé métabolique, les fibres alimentaires viennent au top de la liste.»