
À partir de leur quatrième jour de vie, les petits discus se nourrissent d’une substance que leurs parents sécrètent par les pores de leur peau. Les microorganismes contenus dans cette substance structurent le microbiote intestinal des petits.
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Les deux chercheurs arrivent à cette conclusion après avoir étudié la composition du microbiote intestinal des petits discus pendant les 100 premiers jours de leur vie. Chez cette espèce, les petits dépendent des réserves nutritives contenues dans leur sac vitellin pendant les trois jours suivant l'éclosion. Durant les trois semaines qui suivent, les jeunes se nourrissent d’une substance que leurs parents sécrètent par les pores de leur peau. Cette substance contient des éléments nutritifs, mais elle renferme aussi des immunoglobulines et des anticorps qui protègent les petits contre les maladies et les infections.
«On sait que le mucus cutané des poissons abrite un microbiote diversifié, rappelle le professeur Derome. Nous avons voulu déterminer dans quelle mesure la substance dont se nourrissent les petits discus contribue à structurer leur microbiote intestinal.» Chez la plupart des espèces de poissons, le microbiote intestinal est le reflet des communautés microbiennes présentes dans l’eau, précise le chercheur. La même situation est observée chez les petits discus pendant leurs trois premiers jours de vie, mais les choses changent rapidement lorsqu'ils commencent à s'alimenter; la composition taxonomique de leur microbiote intestinal est alors fortement influencée par le microbiote cutané de leurs parents. Un autre changement survient lorsque les jeunes commencent à consommer des aliments provenant de leur milieu: leur microbiote s'enrichit alors de nouvelles espèces contenues dans leur nourriture. «Ces transformations rappellent celles qu'on observe chez les mammifères, notamment chez l'humain, lorsqu'on commence à allaiter le nouveau-né et au moment du sevrage», observe Nicolas Derome.
Autre fait intéressant relevé par les chercheurs, le microbiote du mucus cutané des parents change pendant la période de reproduction et d'élevage des petits discus. «On peut penser que ces changements permettent aux parents d'effectuer la transmission préférentielle de certains microorganismes à leur progéniture», avance le chercheur.