L'équipe dirigée par Jean Bousquet, du Département des sciences du bois et de la forêt, et Joerg Bohlmann, de l'Université de la Colombie-Britannique (UBC), disposera d'un budget de 10,5 M$ pour mener le projet Spruce-up. Les travaux antérieurs de ces chercheurs ont permis de consolider les programmes d'amélioration génétique des épinettes blanches destinées au reboisement au Canada. «Nous allons poursuivre nos recherches afin de développer des lignées d'épinettes mieux adaptées aux nouvelles conditions environnementales créées par les changements climatiques, explique Jean Bousquet. Nous allons surtout travailler sur la résilience des arbres, leur capacité à résister aux maladies, aux insectes et à la sécheresse, de même que sur leur productivité et leur capacité de fixer le CO2.» Rappelons que plus de 400 millions de semis d'épinettes sont plantés chaque année dans les forêts canadiennes, ce qui en fait la principale essence visée par les opérations de reboisement au pays.
Par ailleurs, le projet BioSAFE, qui a reçu un appui de 8,7 M$, sera codirigé par Ilga Porth, du Département des sciences du bois et de la forêt, Cameron Duff, de l'Agence canadienne d'inspection des aliments, et Richard Hamelin. Ce dernier est chercheur à Ressources naturelles Canada, mais il est aussi professeur invité au Département des sciences du bois et de la forêt de l'Université Laval et professeur à UBC. Les travaux de cette équipe porteront sur les espèces exotiques envahissantes qui peuvent causer de graves dommages aux arbres des forêts et des milieux urbains du Canada. «Les outils génomiques que nous allons développer pourront être utilisés, entre autres, dans les ports parce que ces espèces se retrouvent souvent à bord de bateaux, notamment dans le bois des caisses de marchandises, souligne Ilga Porth. Ils pourront aussi servir dans les pépinières pour repérer les jeunes arbres infectés par les champignons pathogènes.» Les chercheurs concentreront leurs efforts sur quatre espèces particulièrement problématiques au Canada: le longicorne asiatique, la spongieuse asiatique, le champignon causant la maladie hollandaise de l'orme et le champignon responsable de l'encre des chênes.
Enfin, le projet CoAdap Tree, codirigé par Richard Hamelin, Sally Aitken de UBC ainsi que Samuel Yeaman, de l'Université de Calgary, a reçu un soutien financier de 6 M$. Les travaux de cette équipe visent à adapter la sélection des arbres servant au reboisement aux nouvelles réalités imposées par les changements climatiques. «Les arbres qu'on plante aujourd'hui vont pousser pendant les prochains 50 à 100 ans, souligne le professeur Hamelin. Comme le climat sera différent quand ces arbres atteindront leur maturité, ils risquent d'être mal adaptés si on ne tient pas compte des changements climatiques qui s'annoncent.» Les pathogènes et les ravageurs pourraient aussi tirer profit de l'état de vulnérabilité dans lequel se retrouveront les arbres soumis aux stress causés par les changements climatiques. «En découvrant, à l'aide de la génomique, les profils des arbres qui seront mieux adaptés au climat futur et plus résistants aux maladies et aux insectes, nous allons contribuer à la résilience des forêts de l'avenir», fait valoir le chercheur. Les travaux de cette équipe porteront plus spécifiquement sur le sapin de Douglas, le pin tordu, le mélèze de l'Ouest et le pin gris.