
Depuis 1994, environ 85% des jeunes Québécois reçoivent le vaccin contre l'hépatite B lorsqu'ils atteignent la 4e année du primaire.
L'hépatite B est une infection virale qui cause une inflammation du foie et des troubles digestifs. La maladie est très souvent asymptomatique, mais 30% à 50% des adolescents et des adultes atteints doivent composer avec des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements, une grande fatigue et une perte d'appétit. Le virus est transmis par le sang, par des liquides biologiques ou par une exposition à du matériel contaminé. Dans la plupart des cas, le système immunitaire de la personne atteinte vient à bout du virus en quelques semaines. Il arrive toutefois que le corps ne réponde pas de façon adéquate et que le virus s'installe en permanence dans l'organisme. Ces personnes deviennent des porteuses chroniques du virus et elles peuvent le transmettre, même si elles ne présentent aucun symptôme.
Au Québec, un programme de vaccination contre l'hépatite B a été instauré dans les écoles en 1994. «Ce programme fait en sorte que 85% des jeunes Québécois reçoivent le vaccin chaque année», précise Teegwendé Valérie Porgo, doctorante en épidémiologie et première auteure de l'étude. L'hépatite B est une maladie à déclaration obligatoire, de sorte que chaque cas diagnostiqué par un médecin est compilé dans un registre provincial. Ces statistiques ont permis aux chercheurs d'analyser l'évolution du nombre de cas entre 1990 et 2013. Dans l'ensemble de la population, l'incidence des cas aigus d'hépatite B est passée de 6,5 à 0,2 par 100 000 personnes, soit une baisse de 97%. Chez les 9 ans et moins et chez les 10 à 19 ans, elle est de 0 depuis 2010 et 2007 respectivement. Chez les 20 à 29 ans, le groupe qui était le plus à risque, l'incidence a également atteint 0 en 2013. L'incidence des cas chroniques a suivi la même trajectoire dans les différents groupes d'âge.
Depuis l'instauration du programme de vaccination et l'ajout d'un dépistage prénatal de la maladie, l'hépatite B semble surtout confinée à un segment particulier des jeunes de 19 ans et moins. En effet, 91% des cas rapportés touchent des personnes provenant de pays où la maladie est endémique. «Il est possible que ces personnes aient été infectées avant leur arrivée au Canada», précise Teegwendé Valérie Porgo. Pour la doctorante, tous ces chiffres parlent d'eux-mêmes et imposent une conclusion qui ne laisse planer aucun doute. «En deux décennies, le programme québécois de vaccination contre l'hépatite B a donné des résultats remarquables.»
L'étude parue dans BMC Infectious Diseases est signée par Teegwendé Valérie Porgo, Vladimir Gilca, Gaston De Serres, Michelle Tremblay (Direction de la santé publique de Montréal) et Danuta Skowronski (BC Centre for Disease Control).