
La forêt nourricière exploite toutes les strates d'une forêt, de la canopée des grands arbres jusqu'aux plantes couvre-sol.
— Andréanne Lavoie
L'étudiante-chercheuse en agroforesterie a d'ailleurs présenté une conférence sur le sujet lors de la Fête des semences, qui a eu lieu sur le campus le 1er mars. La forêt nourricière exploite tous les «étages» d'une forêt, a-t-elle d'abord expliqué. De la canopée des grands arbres jusqu'aux plantes couvre-sol, en passant par les arbustes et les plantes herbacées, tout est pensé pour profiter aux individus et au milieu. «Le terme ''nourricière'' ne fait pas uniquement référence à nous nourrir, nous, êtres humains, précise-t-elle. Il signifie aussi nourrir la faune et nourrir le sol pour maintenir ce dernier en santé et pour qu'il soit productif année après année.»
Selon Caroline Dufour-L'Arrivée, ces aménagements sont possibles et bénéfiques aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain. «Les villes ont avantage à ''se verdir'' parce qu'elles en retirent des gains économiques et environnementaux, que l'on pense à la diminution des îlots de chaleur, à l'amélioration de la qualité de l'air ou même à la réduction des gaz à effet de serre. Je ne dis pas que ça peut remplacer tous les modèles d'aménagement, mais la forêt nourricière est une façon de produire de la nourriture qui est durable et qui peut être associée à d'autres systèmes.»
Créer un tel aménagement n'est pas aussi simple qu'on pourrait le croire. «Pour qu'une forêt nourricière soit productive, il faut quand même des connaissances sur les plantes, notamment sur les besoins des végétaux et sur le type de milieu qui convient à chaque espèce», souligne-t-elle. C'est pourquoi elle a eu l'idée de mettre sur pied, avec ses associées Marie-Hélène Jacques et Kate Alvo, une entreprise qui offrira, entre autres, des services-conseils aux personnes qui veulent se doter d'aménagements s'inspirant des forêts nourricières. De plus, elle réalise un projet de maîtrise sur les forêts nourricières avec le professeur Alain Olivier. Ses travaux conduiront à la publication d'un guide dans lequel on apprendra comment s'y prendre pour créer ces aménagements, quelles sont les difficultés à surmonter et quels sont les ressources et le budget nécessaires.
Plusieurs projets de forêts nourricières ont été lancés dans la région de Québec, notamment dans Portneuf, Lotbinière et au parc du Bois-de-Coulonge. Voilà des initiatives qui devraient porter leurs fruits d'ici quelques années. Alors, à quand une forêt nourricière sur le campus?