Au fil des ans, Angelo Tremblay et son équipe ont apporté leur contribution à l’étude des molécules qui agissent sur la sensation de satiété, la réduction de l’appétit, l’augmentation de la dépense énergétique ou l’accroissement de l’oxydation des graisses. Ils ont notamment démontré que la consommation d'entrées épicées au piment fort réduisait de 200 calories la consommation alimentaire totale pendant le repas qui suit, un effet attribuable au produit actif du piment fort, la capsaïcine. Ils ont aussi établi que la consommation de caféine et de comprimés d'EGCG, un des principaux antioxydants contenus dans le thé vert, augmentait la dépense énergétique de 180 kilocalories par jour. Enfin, en guise de plat de résistance, ils ont démontré que la consommation de café et de piment fort parvenait à réduire la prise alimentaire quotidienne de près de 1 000 calories chez des sujets qui mangeaient pourtant à satiété.
«Ces chiffres sont impressionnants, mais il faut comprendre qu’ils sont obtenus en laboratoire, dans des chambres métaboliques où tout est contrôlé, prévient Angelo Tremblay. À ce titre, ils indiquent les meilleurs résultats qu’on puisse espérer dans un contexte de vraie vie. Les études semblent indiquer que lorsque les sujets sont laissés à eux-mêmes, l’observance des recommandations pose problème.» Le chercheur ne lance pas la serviette de table pour autant. «Ces composés sont des éléments de plus à considérer dans une stratégie globale de contrôle du poids.» Le défi, commente-t-il, consiste à les intégrer au régime alimentaire régulier des personnes. Question d’éviter qu’ils n’arrivent comme la moutarde après le repas.