25 avril 2012
Une bibliothèque la nuit
Une maquette virtuelle 3D reproduit l’ambiance nocturne de la salle de lecture de la bibliothèque Sainte-Geneviève de Paris en 1851
Par : Yvon Larose
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Maquette 3D: vue de nuit depuis l'angle nord-est de la mezzanine de la salle de lecture de la bibliothèque Sainte-Geneviève.
«Notre article scientifique sur la bibliothèque Sainte-Geneviève de Paris à ses origines était assez hypothétique concernant l’ambiance nocturne de la salle de lecture parce qu’il n’existe aucune photographie de nuit de l’endroit. Nous avons donc cherché à recréer cette ambiance au moyen d’une restauration virtuelle des lieux, dans leur état original de 1851.»
Marc Grignon est professeur d’histoire de l’art à l'Université Laval et membre du Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions. En 2005, il a publié dans la revue Art History un article sur ladite bibliothèque avec son collègue Martin Bressani, professeur à l’École d’architecture de l’Université McGill. En 2011, les deux chercheurs ont finalisé une maquette numérique en trois dimensions de la salle de lecture du célèbre bâtiment. Leur projet avait reçu l’aide financière du CRSH. «Les documents historiques parlent très peu des ambiances nocturnes, explique Marc Grignon. À ma connaissance, nous sommes les premiers à souligner cet aspect et à cerner son rôle symbolique dans l’architecture.»
La maquette 3D a été produite dans les laboratoires de l’École d’architecture de l’Université McGill. Elle a permis aux chercheurs de mettre ensemble toutes les informations historiques qu’ils avaient cumulées sur l’état original de la salle de lecture. Elle reconstitue les lieux de façon exacte et détaillée. Les données provenaient de documents d’archives, de dessins d’architecture et de photos anciennes prises de jour. Cette recherche historique très poussée a amené Martin Bressani et Marc Grignon à vérifier, par exemple, de nombreux détails de construction, incluant l’éclairage des lampadaires sur les tables et autour de la mezzanine.
Une vision romantique de la connaissance
La création d’ambiances à cette époque devient, selon Marc Grignon, un moyen par lequel les architectes essaient d’agir sur l’esprit et les émotions des usagers. «La bibliothèque Sainte-Geneviève, dit-il, est un bâtiment associé au courant rationaliste par son utilisation du fer et ses grandes fenêtres. Nous mettons plutôt en relief ses liens avec le courant romantique.»
Le bâtiment conçu par l’architecte Henri Labrouste a une signification symbolique basée sur l’association de la lumière et de la connaissance. La nuit, à l’origine, le système d’éclairage au gaz d’hydrogène créait un halo brillant de lumière artificielle autour des tables de lecture et des étagères à livres. Un fort contraste résultait de la juxtaposition de ces zones de lumière et de la double voûte faite d’arches de fer qui disparaissait dans la pénombre.
La maquette 3D a permis à Martin Bressani et Marc Grignon de renforcer leur interprétation de la bibliothèque comme un bâtiment proposant une vision romantique de la connaissance. «Cette vision, indique ce dernier, combine raison et intuition. La raison est associée au jour, l’intuition et l’imagination à la nuit. Une bibliothèque devient alors une métaphore pour représenter la connaissance. La maquette nous a permis d’aller au bout de cette hypothèse.»
Marc Grignon est professeur d’histoire de l’art à l'Université Laval et membre du Centre interuniversitaire d’études sur les lettres, les arts et les traditions. En 2005, il a publié dans la revue Art History un article sur ladite bibliothèque avec son collègue Martin Bressani, professeur à l’École d’architecture de l’Université McGill. En 2011, les deux chercheurs ont finalisé une maquette numérique en trois dimensions de la salle de lecture du célèbre bâtiment. Leur projet avait reçu l’aide financière du CRSH. «Les documents historiques parlent très peu des ambiances nocturnes, explique Marc Grignon. À ma connaissance, nous sommes les premiers à souligner cet aspect et à cerner son rôle symbolique dans l’architecture.»
La maquette 3D a été produite dans les laboratoires de l’École d’architecture de l’Université McGill. Elle a permis aux chercheurs de mettre ensemble toutes les informations historiques qu’ils avaient cumulées sur l’état original de la salle de lecture. Elle reconstitue les lieux de façon exacte et détaillée. Les données provenaient de documents d’archives, de dessins d’architecture et de photos anciennes prises de jour. Cette recherche historique très poussée a amené Martin Bressani et Marc Grignon à vérifier, par exemple, de nombreux détails de construction, incluant l’éclairage des lampadaires sur les tables et autour de la mezzanine.
Une vision romantique de la connaissance
La création d’ambiances à cette époque devient, selon Marc Grignon, un moyen par lequel les architectes essaient d’agir sur l’esprit et les émotions des usagers. «La bibliothèque Sainte-Geneviève, dit-il, est un bâtiment associé au courant rationaliste par son utilisation du fer et ses grandes fenêtres. Nous mettons plutôt en relief ses liens avec le courant romantique.»
Le bâtiment conçu par l’architecte Henri Labrouste a une signification symbolique basée sur l’association de la lumière et de la connaissance. La nuit, à l’origine, le système d’éclairage au gaz d’hydrogène créait un halo brillant de lumière artificielle autour des tables de lecture et des étagères à livres. Un fort contraste résultait de la juxtaposition de ces zones de lumière et de la double voûte faite d’arches de fer qui disparaissait dans la pénombre.
La maquette 3D a permis à Martin Bressani et Marc Grignon de renforcer leur interprétation de la bibliothèque comme un bâtiment proposant une vision romantique de la connaissance. «Cette vision, indique ce dernier, combine raison et intuition. La raison est associée au jour, l’intuition et l’imagination à la nuit. Une bibliothèque devient alors une métaphore pour représenter la connaissance. La maquette nous a permis d’aller au bout de cette hypothèse.»
