8 décembre 2010
Une mise risquée
Le casino virtuel de Loto-Québec pourrait attirer 250 000 internautes qui ne jouaient pas sur les sites en ligne illégaux auparavant
Par : Jean Hamann
Partager : 
À peine 22 % de la population appuierait la décision du gouvernement du Québec d'autoriser Loto-Québec à offrir du jeu par Internet. C'est ce que révèle un sondage mené auprès de 1 009 personnes du 26 au 28 novembre 2010, soit quelques jours avant le lancement officiel d'Espacejeux, le site de jeu en ligne de Loto-Québec. Le sondage SOMNIWEB (marge d’erreur de 3,5 %, 19 fois sur 20) a été réalisé auprès d'internautes québécois adultes à la demande de chercheurs du Centre québécois d’excellence pour la prévention et le traitement du jeu de l'Université Laval.
Le casino virtuel lancé par Loto-Québec le 1er décembre permet aux visiteurs de jouer au poker, au black jack, à la roulette et à d’autres jeux de table en misant de l'argent réel ou fictif. Le sondage révèle que près de 14 % des répondants ont l'intention de visiter le casino virtuel de Loto-Québec et de faire l'essai des jeux. Environ 3 % des répondants ont exprimé l'intention d'y miser de l'argent réel, 6 % de l'argent fictif et 5 % veulent visiter le site, mais sans jouer.
Près de 7 % des répondants qui n'ont jamais joué à des jeux de hasard et d'argent sur Internet auparavant ont l'intention d'essayer le site Espacejeux. Le sondage révèle également que 3 % des internautes qui jouaient avec de l'argent fictif avant le 1er décembre ont l’intention de miser de l'argent réel sur le site de Loto-Québec. «Ces chiffres indiquent que le site de Loto-Québec pourrait attirer 250 000 internautes qui ne jouaient pas sur les sites en ligne illégaux auparavant, commente le chercheur Serge Sévigny. L'illégalité constituait possiblement un facteur de protection contre le jeu pour certaines personnes, et l'apparition de Loto-Québec dans le portrait virtuel les incitera peut-être à développer de nouvelles habitudes de jeu.»
Le sondage montre par ailleurs que les jeux de hasard et d'argent sur Internet comptent leur lot d'adeptes au Québec. Plus de 4 % des répondants ont misé de l'argent réel au moins une fois dans des casinos virtuels au cours de la dernière année et 1,6 % des répondants y jouent plus de deux fois par semaine.
La campagne de publicité orchestrée par Loto-Québec pour faire connaître Espacejeux semble avoir porté fruit. Le quart des répondants ont vu la publicité du nouveau site en ligne de Loto-Québec au moins une fois au cours de la semaine précédant le sondage. Les publicités des autres sites ont été vues par 35 % des répondants pendant la même période. La pénétration des publicités de Loto-Québec s'approche donc déjà de celle des publicités diffusées par tous les autres casinos virtuels réunis.
Dans quelques mois, le Centre québécois d’excellence pour la prévention et le traitement du jeu commandera un deuxième sondage pour estimer les répercussions de la création du casino virtuel de Loto-Québec sur les habitudes de jeu de la population. «Comme on anticipe un nombre important de nouveaux joueurs virtuels, il apparaît important de vérifier comment les habitudes de jeu des internautes se modifieront à la suite de l’accessibilité 24 heures sur 24 d’un casino virtuel québécois légal. L’accessibilité au jeu représente l’un des facteurs de risque du jeu pathologique et les rares données existantes montrent que les taux de joueurs problématiques parmi les joueurs en ligne sont très élevés», souligne le professeur Sévigny.
Le casino virtuel lancé par Loto-Québec le 1er décembre permet aux visiteurs de jouer au poker, au black jack, à la roulette et à d’autres jeux de table en misant de l'argent réel ou fictif. Le sondage révèle que près de 14 % des répondants ont l'intention de visiter le casino virtuel de Loto-Québec et de faire l'essai des jeux. Environ 3 % des répondants ont exprimé l'intention d'y miser de l'argent réel, 6 % de l'argent fictif et 5 % veulent visiter le site, mais sans jouer.
Près de 7 % des répondants qui n'ont jamais joué à des jeux de hasard et d'argent sur Internet auparavant ont l'intention d'essayer le site Espacejeux. Le sondage révèle également que 3 % des internautes qui jouaient avec de l'argent fictif avant le 1er décembre ont l’intention de miser de l'argent réel sur le site de Loto-Québec. «Ces chiffres indiquent que le site de Loto-Québec pourrait attirer 250 000 internautes qui ne jouaient pas sur les sites en ligne illégaux auparavant, commente le chercheur Serge Sévigny. L'illégalité constituait possiblement un facteur de protection contre le jeu pour certaines personnes, et l'apparition de Loto-Québec dans le portrait virtuel les incitera peut-être à développer de nouvelles habitudes de jeu.»
Le sondage montre par ailleurs que les jeux de hasard et d'argent sur Internet comptent leur lot d'adeptes au Québec. Plus de 4 % des répondants ont misé de l'argent réel au moins une fois dans des casinos virtuels au cours de la dernière année et 1,6 % des répondants y jouent plus de deux fois par semaine.
La campagne de publicité orchestrée par Loto-Québec pour faire connaître Espacejeux semble avoir porté fruit. Le quart des répondants ont vu la publicité du nouveau site en ligne de Loto-Québec au moins une fois au cours de la semaine précédant le sondage. Les publicités des autres sites ont été vues par 35 % des répondants pendant la même période. La pénétration des publicités de Loto-Québec s'approche donc déjà de celle des publicités diffusées par tous les autres casinos virtuels réunis.
Dans quelques mois, le Centre québécois d’excellence pour la prévention et le traitement du jeu commandera un deuxième sondage pour estimer les répercussions de la création du casino virtuel de Loto-Québec sur les habitudes de jeu de la population. «Comme on anticipe un nombre important de nouveaux joueurs virtuels, il apparaît important de vérifier comment les habitudes de jeu des internautes se modifieront à la suite de l’accessibilité 24 heures sur 24 d’un casino virtuel québécois légal. L’accessibilité au jeu représente l’un des facteurs de risque du jeu pathologique et les rares données existantes montrent que les taux de joueurs problématiques parmi les joueurs en ligne sont très élevés», souligne le professeur Sévigny.
