
Le professeur Neuweiler dans son laboratoire au Département de géologie et de génie géologique.
— Marc Robitaille
Le professeur Neuweiler et ses collègues Elizabeth Turner, de l’Université Laurentienne, et David Burdige, de la Old Dominion University en Virginie, ont observé des structures qui auraient été produites par le «squelette» du premier animal pluricellulaire de la Terre dans des roches sédimentaires provenant des montagnes Mackenzie, à la frontière du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest. Ces roches ont été formées pendant la période allant de 790 millions à 1,1 milliard d’années avant aujourd’hui. Elles se trouvaient alors au fond d’une mer maintenant disparue.
Selon l'estimation des chercheurs, cet organisme ancestral aurait vécu il y a environ 850 millions d’années. Jusqu’à présent, les plus anciens fossiles d'animaux — les ancêtres des éponges actuelles — dataient de 650 millions d’années. Ces éponges avaient un «protosquelette» qui pouvait laisser sa trace dans des roches sédimentaires en formation. Les scientifiques soupçonnaient que des animaux plus anciens et plus simples avaient dû exister auparavant, mais personne encore n'avait pu en apporter la preuve. La découverte des trois chercheurs, publiée dans l'édition de mai 2009 de la revue scientifique Geology, repousse donc de 200 millions d’années la date d’apparition des premiers animaux sur la planète.
L’organisme marin en question mesurait quelques centimètres à peine, il vivait en eaux peu profondes et se nourrissait sans doute de matière organique dissoute dans l’eau. Il s'agissait probablement d'une colonie d'organismes unicellulaires qui partageaient un «squelette» primitif de collagène, croient les chercheurs. C'est d'ailleurs cette matrice extracellulaire de collagène qui a produit dans la roche un patron très distinctif, différent de celui des éponges actuelles ou de leurs ancêtres. Cette matrice extracellulaire est présente chez tous les animaux, y compris l’humain.
Vox populi
Il y a maintenant 17 ans que le magazine Québec Science se livre au périlleux exercice de sélectionner les découvertes québécoises les plus marquantes des douze derniers mois. Cette année, 75 propositions étaient sur la table et le jury, composé de journalistes et de scientifiques, les a évaluées selon des critères de rigueur scientifique, d'originalité, de diversité, de caractère novateur et d'utilité.
Cette année encore, le public est invité à choisir sa découverte coup de cœur. Le bulletin de vote se trouve dans la section «Les 10 découvertes de l'année» du site Web de Québec Science (www.cybersciences.com). Le chercheur dont la découverte aura obtenu le plus grand nombre de voix recevra le Prix du public Québec Science «Découverte de l’année 2009», la seule distinction décernée par le grand public à un scientifique québécois, soulignent les responsables du concours.