
— David Ferrant
Geneviève Pelletier, François Anctil et Mélanie Filion, du Département de génie civil, répondent à ces questions dans une récente édition de la revue Canadian Journal of Civil Engineering. Grâce à un réseau de pluviomètres déployés dans la grande région de Québec, les chercheurs ont analysé 1470 événements pluviaux survenus entre 1999 et 2005. Leurs conclusions? Environ le tiers des précipitations présente un pic d'intensité en début d'événement, le tiers a une intensité uniforme et le dernier tiers est soit symétrique avec un pic en milieu d'événement ou bien présente un pic d'intensité en fin d'événement. Les analyses des chercheurs montrent aussi que la précipitation type utilisée présentement dans les modèles surestime la hauteur des pluies qui tombent sur la région, ce qui confère une marge de sécurité au réseau pluvial. «Nos données confortent le choix de la précipitation type utilisée dans les modèles actuels, résume Geneviève Pelletier. Il y a d'autres patrons de précipitations, mais les pluies les plus abondantes sont celles dont le pic d'intensité survient en début d'événement.»
Les changements climatiques pourraient toutefois brouiller les cartes dans les décennies à venir. On anticipe une tropicalisation des précipitations au Québec, ce qui pourrait se traduire par plus d'orages violents en été et au début de l'automne. Mais, ce que la professeure Pelletier craint davantage, ce sont les précipitations liquides pendant l'hiver. «La pluie qui tombe sur une surface gelée n'est pas retenue par le sol et elle se fraie rapidement un chemin jusqu'aux égouts pluviaux. Si ces événements deviennent plus fréquents avec le réchauffement climatique, ça pourrait causer de plus en plus de problèmes.»