
Les grands classiques de la restauration rapide sont toujours au menu, mais des plats santé sont maintenant offerts dans certains sites municipaux de la Ville de Québec.
Pascale Chaumette et Ann Royer, de la Direction de la santé publique de la Capitale-Nationale, Sylvie Morency, de l'Institut national de santé publique du Québec, Simone Lemieux, du Département des sciences des aliments et de nutrition et Angelo Tremblay, du Département de médecine sociale et préventive, se sont intéressés à l'offre alimentaire des établissements sportifs, récréatifs et culturels de la Ville de Québec. Ils ont minutieusement analysé les menus de 21 casse-croûte et comptoirs alimentaires ainsi que le contenu des 153 machines distributrices qui se trouvaient dans les 47 sites municipaux des huit arrondissements de Québec qu'ils ont visités.
Le compte-rendu de leur expédition dans les arénas, piscines et centres récréatifs, que vient de publier la Revue canadienne de santé publique, indique qu'au moment de l'étude, les hot-dogs, les frites, les croustilles et les barres de chocolat accaparaient l'essentiel du menu. «L'offre d'aliments sains y est faible, résument les chercheurs. Dans les machines distributrices, les aliments offerts sont presque exclusivement des friandises, des grignotines ou des desserts commerciaux riches en sucre et en gras trans. L'offre d'aliments sains, entre autres le fromage, les barres tendres et les croustilles cuites au four, est peu fréquente.» Même si les boissons gazeuses et les boissons à saveur de fruits étaient omniprésentes, il était possible de se procurer de l'eau en bouteille et de véritables jus de fruits dans les trois quarts des sites. Par contre, l'espace occupé par chaque catégorie d'aliments et boissons ternissait le tableau. Les boissons gazeuses, les bonbons, les croustilles et le chocolat occupaient le gros des machines, laissant la portion congrue aux aliments sains.
«Le rapport, déposé en novembre 2007, a été reçu comme un encouragement à modifier l'environnement alimentaire», estime Pascale Chaumette. À Québec, la gestion des services alimentaires dans les sites municipaux est du ressort des arrondissements. En mars 2008, les quatre plus grands arrondissements ont fait un appel d'offres commun qui s'inspirait de la politique-cadre «Pour un virage santé à l’école» du gouvernement du Québec. «L'un des critères de l'appel d'offres était la réduction des aliments camelotes», précise Pascale Chaumette. Depuis l'automne 2008, il y a eu changement de régime dans les sites municipaux des quatre arrondissements. «L'un des gros changements est la disparition des friteuses qui ont été remplacées par des fours à micro-ondes et à convection, souligne Pascale Chaumette. Les casse-croûte servent maintenant des repas chauds de bien meilleure qualité nutritive qu'auparavant.»
La partie n'est pas gagnée pour autant, surtout dans les arénas où la clientèle, habituée aux incontournables frites et hot-dogs, tarde à se laisser gagner par les salades, les pâtes santé et les pizzas aux légumes. «Il est difficile de changer des habitudes bien ancrées, mais les choses s'améliorent, croit Pascale Chaumette. Les changements apportés dans ces arrondissements servent déjà d'exemple aux autres secteurs de la Ville de Québec ainsi qu'aux municipalités environnantes.»