
Les outils de pierre découverts consistent en une pointe de flèche, des grattoirs et des éclats. Ces éclats, qui portent des retouches, ont probablement servi à couper de la peau ou des tendons d’animaux. «Les pierres taillées découvertes proviennent de différentes sources situées très loin du site, soit Mistassini, le lac Saint-Jean, l’extrême nord de la péninsule du Labrador et les Appalaches», souligne Michel Plourde. Selon lui, les occupants du site ne se sont probablement pas rendus jusqu’aux carrières pour se procurer la pierre des outils. «Ils ont dû, avance-t-il, s’approvisionner auprès de diverses sources que l’on pourrait qualifier d’intermédiaires commerciaux et qui se déplaçaient sur de grandes distances. Les Amérindiens du temps participaient à de vastes réseaux d’échange très ouverts. Ils ont pu, par exemple, échanger des fourrures contre de la pierre.»
Selon l’archéologue, on ne peut, par manque d’indices, identifier les groupes amérindiens qui ont occupé le campement du lac Saint-Charles. Il reste que, à cette époque lointaine, deux grands groupes linguistiques peuplaient le sud-ouest du Québec. Les Iroquoiens, qui ont pratiqué l’agriculture à partir de l’an 1000 de notre ère, et les Algonquiens, des peuples nomades. Selon Michel Plourde, le site a pu servir de lieu de transit entre ce qu’étaient alors Québec et le lac Saint-Jean. Le site a pu aussi servir de campement plus permanent pour des activités de chasse ou de pêche.
Un autre site préhistorique découvert dans le même secteur en 2006 devrait faire l’objet de fouilles cet été dans le cadre du chantier-école. Le chantier-école en archéologie préhistorique est issu d’un partenariat entre l’Université Laval et l’Association pour la protection de l’environnement du lac Saint-Charles et des Marais du Nord.