
La coqueluche est une maladie infectieuse causée par la bactérie Bordetella pertussis. Ses symptômes incluent une toux qui dure pendant deux semaines ou plus, accompagnée de quintes soudaines, intenses et sporadiques, d'un «chant du coq» bruyant au moment de l'inspiration et de vomissements ou d'apnée en fin de toux. Les personnes atteintes en souffrent longtemps, parfois jusqu'à dix semaines. D'ailleurs, la traduction littérale du nom chinois de cette maladie est «la toux des cent jours». Santé Canada estime que la coqueluche est encore «la moins bien contrôlée des maladies qu’il est possible de prévenir». La vaccination contre la coqueluche consiste habituellement en l'administration de trois doses à 2, 4 et 6 mois, d'une quatrième dose à 18 mois et d'une cinquième dose lorsque l’enfant est âgé de 4 à 6 ans.
Au Canada, les premières campagnes de vaccination contre cette maladie ont eu lieu en 1943. L’incidence de la maladie (par 100 000 habitants) est passée de 180 cas dans les années 1930 à 4 cas en 1980. Toutefois, la maladie est revenue en flèche au début des années 1990 pour dépasser le cap des 30 cas, malgré un taux de vaccination élevé. «La qualité du vaccin disponible au Canada était en cause dans cette épidémie, explique le professeur De Serres. Son efficacité normale, qui devait être de 85 %, avait chuté à 60 %.»
Ce vaccin, fabriqué à partir de cellules entières de B. pertussis, a été remplacé depuis 1998 par un vaccin acellulaire contenant cinq composantes de la membrane de la bactérie qui stimulent la réaction immunitaire des sujets vaccinés. «La plupart des pays qui ont adopté le vaccin acellulaire cherchaient à atténuer les effets secondaires de la vaccination, explique Gaston De Serres. Au Canada, on voulait aussi obtenir un vaccin plus efficace.»
Les chercheurs saskatchewanais ont tiré parti du changement de vaccin pour suivre l’évolution des cas de coqueluche entre 1996 et 2002 dans leur province. Leurs résultats semblent indiquer que l’ancien vaccin était plus efficace pour protéger les enfants de moins de cinq ans. Gaston De Serres y voit plutôt un artefact attribuable au cycle de la maladie et à une augmentation de la transmission de la coqueluche chez les adolescents et les adultes. «Depuis l’introduction du vaccin acellulaire, il est clair que la coqueluche est beaucoup mieux contrôlée au Canada, en particulier chez les jeunes enfants. À mes yeux, il n’y a pas de doute qu’il faut continuer avec le vaccin actuel. La proposition de retourner au vaccin à cellules entières n’est pas fondée», juge-t-il.