L’Université Laval et sa Fondation ont adopté une nouvelle stratégie d’investissement responsable, laquelle fixe notamment des objectifs ambitieux de réduction de l’empreinte carbone de leur portefeuille d’investissement. Avec comme référence l’évaluation réalisée au 31 décembre 2018, l’empreinte carbone du portefeuille de titres de participation devra être réduite de 50% d’ici 2030. Désireuse d’entreprendre une démarche rapide, une cible intermédiaire d’une réduction de 30% d’ici 2025 est aussi fixée. Cette stratégie permet ainsi d’aligner clairement les investissements de l’Université et de la Fondation sur les objectifs climatiques et sur les valeurs de l’établissement.
Au cours de l’élaboration du nouveau plan d’investissement responsable, une analyse des différentes stratégies de désinvestissement a été effectuée. Au terme de cette démarche, le choix s’est arrêté sur une analyse basée sur l’empreinte carbone. Le vice-recteur à l’administration, André Darveau, précise que «la force de notre approche est qu’elle quantifie les émissions de gaz à effet de serre pour l’ensemble des titres détenus, puis vise à diminuer graduellement cette valeur. Ce fonctionnement est rigoureux, logique et scientifique.»
À la date de référence, le 31 décembre 2018, l’empreinte carbone des placements de l’Université et de la Fondation est déjà de 6% inférieure à celle d’un indice composé comparable. Plus particulièrement, l’empreinte carbone du portefeuille était de 156 tCO2e/M$ contre 166 tCO2e/M$ pour l’indice composé.
Les axes de la stratégie
La nouvelle stratégie comporte quatre axes:
La réduction de l’empreinte carbone
L’engagement actionnarial actif (par l’exercice des droits de vote, par exemple)
La participation à des initiatives collectives d’investisseurs responsables
L’intégration des facteurs environnementaux, sociaux et de gouvernance aux décisions d’investissement
«Nous sommes d’avis qu’un investisseur responsable doit maximiser l’utilisation de son pouvoir d’influence pour le mieux-être de la société et de l’environnement. Cette nouvelle stratégie vise à utiliser tous les leviers à notre disposition. À cet effet, la stratégie d’investissement responsable annoncée aujourd’hui s’inscrit dans les approches retenues par les leaders de notre société en matière d’investissement responsable, comme la Caisse de dépôt et placement du Québec», renchérit le vice-recteur à l’administration, André Darveau.
L’Université et la Fondation sont déjà en action. La présidente-directrice générale par intérim de la Fondation, France Croteau, se réjouit que le travail soit déjà enclenché. «Je suis très fière que déjà, tous les gestionnaires de placements retenus par la Fiducie globale soient maintenant membres des UNPRI (United Nations Principles for Responsible Investment). Depuis plusieurs années, la Fiducie incitait fortement ses gestionnaires à y adhérer et prenait en compte ce facteur au moment de sélectionner un nouveau gestionnaire. C’est par des gestes comme celui-ci que nous serons en mesure d’atteindre les objectifs tout en maintenant les cibles de rendement et de contrôle des risques financiers», a-t-elle souligné. L’Université annonce par ailleurs qu’elle deviendra incessamment à son tour signataire des UNPRI, une initiative du Secrétaire général des Nations unies.
Des cibles ambitieuses
En accord avec l’ensemble des actions de l’Université Laval, la cible ambitieuse d’une réduction de l’empreinte carbone du portefeuille de 50% d’ici 2030 réitère le rôle de leader de l'établissement en développement durable. La rectrice de l’Université Laval, Sophie D’Amours explique avec fierté que «cette cible excède celle du précédent engagement de l’établissement. L’approche adoptée par l’Université et la Fondation nous permet de réduire l’empreinte carbone considérablement plus que ce que nous croyions au départ. Ce sera un défi de taille, mais je sais que nous sommes prêts à le réaliser».
L’Université Laval s’est taillé une place enviable, rappelant qu’elle se trouve au quatrième rang des universités au monde et au deuxième rang au Canada, pour sa lutte contre les changements climatiques, selon le classement Times Higher Education. «C’est par des efforts constants que nous atteindrons ce nouvel objectif. C’est un vaste chantier que nous avons entamé. Atteindre une réduction de 50% d’ici 2030 et déjà de 30% d’ici 2025, c’est ambitieux, mais nous nous donnerons les moyens d’y arriver. Les universités sont des lieux de savoir et d’innovation, nous avons le devoir de nous renouveler sans cesse en revoyant nos pratiques», a tenu à spécifier la rectrice.