Le réseau universitaire québécois regroupe quelque 300 000 étudiants et 10 000 professeurs. À compter du printemps 2020, les uns et les autres auront accès à un catalogue unifié de 20 millions de documents, tant numériques qu’imprimés. L’annonce en a été faite le vendredi 11 octobre, à Montréal, par le Bureau de coopération interuniversitaire (BCI), dans le cadre du lancement du Partenariat des bibliothèques universitaires québécoises. Cette entente rendra accessibles trois nouvelles plateformes novatrices qui permettront de partager les ressources des bibliothèques universitaires, créant ainsi un véritable carrefour d’accès à la connaissance. Les trois plateformes sont la Plateforme partagée de services, la Plateforme partagée des données de recherche et la Plateforme partagée de données géospatiales et photographies aériennes GéoIndex. La réalisation de ce partenariat a été rendue possible grâce à l’appui financier de 10,4 M$ du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, dans le cadre de la Stratégie numérique du gouvernement du Québec.
«Je suis fier que notre gouvernement soit partenaire de ce projet porteur et structurant sans précédent au Québec», a déclaré le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec, Jean-François Roberge, en marge de la conférence de presse.
L"événement a eu lieu en présence du président du conseil d’administration du BCI et recteur de l’Université de Sherbrooke, Pierre Cossette, de même que les chefs d’établissements universitaires québécois, des directions et du personnel des bibliothèques universitaires. L’Université Laval était représentée, entre autres, par la rectrice Sophie D'Amours et la directrice de la Bibliothèque, Loubna Ghaouti.
«Je suis très fière de la concrétisation de ce partenariat dont on parle depuis près de cinq ans déjà, explique la directrice. Ce dernier bonifiera de façon majeure l’offre de services de la Bibliothèque de l’Université Laval pour les besoins de la recherche et de la réussite étudiante. Il permettra également d’offrir une expérience usager plus conviviale et efficace. En plus du catalogue mis en commun, la Plateforme partagée de services leur donnera accès à un nouvel outil de découverte accessible à partir d’appareils mobiles, doté d’une interface de recherche commune dans la langue de leur choix, en français et en anglais. Ils bénéficieront également de règles de prêts plus simples et harmonisées dans l’ensemble du réseau, ainsi que d’un dossier d’usager unique. Tout au long de son parcours universitaire, quel que soit l’établissement universitaire qu’il fréquentera, l’étudiant aura accès à une offre de services identique.»
En quelques mots, la Plateforme partagée de services est un guichet unique en infonuagique, accessible en français et en anglais autant pour la gestion et le traitement de l’information que pour son repérage. Elle constituera une avancée majeure pour les bibliothèques et leurs usagers. La Plateforme partagée des données de recherche est déjà accessible dans plusieurs universités. Il s’agit d’une infrastructure de qualité pour décrire, déposer et, le cas échéant, partager les données issus de travaux de recherche. Quant à la plateforme GéoIndex, elle contribue à optimiser la découverte, la visualisation et le téléchargement de données géospatiales grâce à des cartes ou des photos numériques et géoréférencées.
Pour rappel, la Plateforme partagée de données géospatiales et photographies aériennes GéoIndex a vu le jour à l’Université Laval. «L’un des grands projets du Partenariat, la plateforme GéoIndex, a été conçue par la Bibliothèque de l’Université et implantée en janvier 2019 pour l’ensemble de la communauté universitaire québécoise, indique Loubna Ghaouti. Une occasion pour l’Université Laval d’affirmer son leadership et son expertise dans le traitement et la diffusion des données géospatiales.»
Une culture de collaboration et de partage
Cette dernière insiste sur la culture de collaboration et de partage qui existe entre les bibliothèques universitaires québécoises.
«C’est dans notre ADN de travailler ensemble, souligne-t-elle. La Bibliothèque de l’Université Laval ne fait pas exception, bien au contraire, elle a participé activement dès le départ à la réflexion et au déploiement stratégiques sur le développement de ce partenariat. Notre contribution, notre expertise et notre leadership font de la Bibliothèque un partenaire de choix, crédible et engagé.»
Dans le cadre du projet de plateforme partagée de services, l’Université Laval et sa Bibliothèque sont très présents dans l’ensemble des instances de gouvernance et de gestion de projet. De nombreux employés de la Bibliothèque agissent au sein des groupes de travail du BCI et sont très actifs dans l’implantation.
La Bibliothèque constitue une infrastructure de recherche à part entière au Québec. Elle figure au sixième rang à ce chapitre au Canada. Sa collection compte environ trois millions de documents physiques et environ un demi-million de documents numériques.
Selon Loubna Ghaouti, ce partenariat marque un moment crucial dans l’évolution des bibliothèques universitaires québécoises. «La Bibliothèque de l’Université Laval, explique-t-elle, bénéficiera certainement de ce partenariat. Il nous permettra de maximiser les occasions de partage d’expertise et de mutualisation, et d’adapter nos pratiques afin de mieux soutenir l’enseignement et la recherche dans notre université.»
La directrice ajoute que la résultante sera le déploiement d’une infrastructure d’enseignement et de recherche qui sera la pierre d’assise pour la mise en place de nouveaux services à valeur ajoutée pour les étudiants, les professeurs-chercheurs et l’ensemble de la communauté universitaire québécoise pour répondre aux besoins émergents. «Ce partenariat, dit-elle, contribuera à une profonde transformation du modèle d’affaires des bibliothèques universitaires.»