
Denis Brière: «Le développement d'un pacte régional entre l'Université et la région de Québec constitue encore et toujours ma principale source de motivation».
— Marc Robitaille
C’est en ces termes que le recteur Denis Brière a amorcé la conclusion du discours qu’il prononçait le mardi 17 mars au Château Frontenac devant les membres de la Chambre de commerce de Québec. Son allocution avait pour thème «L’enseignement et la recherche universitaires: moteur de développement économique».
D’entrée de jeu, le recteur a mentionné que la région métropolitaine de Québec compte plus de 131 000 personnes ayant obtenu un diplôme de l’Université Laval. En tout, les diplômés universitaires représentent presque le tiers (31 %) de l’ensemble de la population régionale. Ce pourcentage, selon Denis Brière, fait de la région de Québec l’une des plus scolarisées au Canada.
Une étude récente du Mouvement Desjardins évalue à près de 12 G$ l’impact de l’ensemble des universités québécoises sur l’économie du Québec. «Sur la base des résultats de cette étude et de nos propres hypothèses de travail, on peut avancer que l’amélioration du capital humain, engendrée par la présence des diplômés de l’Université dans la région de Québec, est de l’ordre de 1,2 G$», a affirmé le recteur. À cette estimation, ce dernier ajoute «la valeur, de l’ordre de un milliard, associée à la production de connaissances», ainsi qu’«un autre milliard» pour les revenus estimés générés par les activités institutionnelles de l’Université dans la région de Québec. Ces activités incluent notamment le versement de salaires (400 M$ en 2007-2008), l’achat de biens et services (260 M$ en 2007-2008) et les dépenses annuelles de subsistance des étudiants (200 M$). C’est donc 3,2 G$ de revenus que Laval générerait chaque année dans l’économie régionale.
Par ses activités, l’Université maintiendrait quelque 12 000 emplois en équivalence au temps plein, directs et indirects, dans la région. «L’Université Laval, j’en suis persuadé, est un facteur de stabilité pour la région, particulièrement en période de ralentissement économique», a soutenu le recteur Brière.
Denis Brière: «Le développement d’un pacte régional entre l’Université et la région de Québec constitue encore et toujours ma principale source de motivation».
Quatre défis
À Laval, la participation des partenaires privés au financement des activités de recherche équivaut à 20 % des fonds de recherche annuels. Selon le recteur, il s’agit là de l’une des plus grandes proportions, dans le budget de recherche des universités au Canada, en provenance du secteur privé. «Ceci démontre la forte reconnaissance de l’excellence de nos recherches par les partenaires externes», a affirmé Denis Brière.
L’Université s’est donnée quatre défis pour lui permettre de devenir encore plus proactive et innovatrice dans le domaine de l’avancement des connaissances. Le premier est celui du partenariat avec les entreprises et les organismes du milieu, un défi qui pourra être relevé grâce au programme PAIR (Programme pour l’avancement et l’innovation de la recherche) lancé en janvier 2008. «Les investissements confirmés à ce jour s’élèvent à 21,2 M$ et les projets en chantier pourraient générer des investissements de plus de 91 M$, ce qui laisse croire que notre objectif initial sera dépassé», a indiqué le recteur Brière.
Le deuxième défi est celui de la valorisation ou de l’exploitation du savoir existant et du nouveau savoir. «Le Bureau de liaison entreprises-université gère un portefeuille de quelque 605 brevets, 70 licences et plus de 1 000 ententes actives», a précisé le recteur. Le troisième défi concerne la valorisation de la recherche par la création d’entreprises technologiques. «Nous sommes à restructurer notre société de valorisation SOVAR pour en faire un organisme de valorisation “régional”.»
Le quatrième et dernier défi est celui du maillage régional. Denis Brière a rappelé que l’Université avait donné l’impulsion de départ pour la création du Parc technologique du Québec métropolitain, il y a vingt ans. Aujourd’hui, le Parc héberge 94 centres de recherche et entreprises qui emploient quelque 5 000 personnes. «L’Université, a-t-il dit, souhaite tisser davantage de liens avec les partenaires de la région afin de faciliter l’accès à ses ressources en recherche et innovation.»
Recrutement étudiant
Le recteur a sollicité la participation de son auditoire aux efforts soutenus que fait l’Université pour le recrutement de nouveaux étudiants. Il a d’abord rappelé le contexte difficile auquel Laval fait face dans ce dossier: baisse démographique, concurrence entre universités, décrochage scolaire et sous-financement des universités. «Si la population étudiante plafonne, a-t-il prédit, la contribution de l’Université Laval à l’économie régionale diminuera inévitablement.» Selon le recteur Brière, les gens d’affaires peuvent aider l’Université à relever ce défi de différentes manières, notamment en contribuant financièrement au Fonds de bourses de leadership. «Si chaque diplômé de l’Université de la région de Québec investissait 100 $ par année dans ce Fonds, a expliqué le recteur, ce sont 1 000 étudiants par année de plus que l’on pourrait former aux cycles supérieurs et qui bénéficieraient ainsi d’une aide financière de 13 000 $.»
Le discours intégral du recteur est accessible à l’adresse suivante: http://www.rec.ulaval.ca/rectorat/Discoursdurecteur/Discours0809/ccq.html