
Québec
Cette enquête portait sur 4 952 entreprises de la ville de Québec et 679 autres de la MRC de Portneuf. Rendue publique le 15 mai, l’étude révèle que 4 entreprises sur 10 comptent des employés qui doivent maîtriser une langue seconde. Ces travailleurs représentent en moyenne 14,2 % du personnel. Ce taux est plus élevé dans quatre secteurs d’activité, notamment dans les services aux entreprises (24 %), l’hébergement et la restauration (19,6 %) et la fabrication (17 %). Dans 90,6 % des cas, l’anglais est la langue seconde employée. En moyenne, les employés recourent à la langue seconde pendant 21,3 % de leur temps. Ils utilisent cette langue à l’oral 98,4 % du temps.
Développer les compétences langagières des étudiants
Selon Jocelyne Mathieu, présidente de la Commission des études, l’Université ne représente qu’une partie de la solution au manque de main-d’œuvre bilingue dans la région de Québec. «Cette problématique, dit-elle, interpelle aussi les niveaux de formation antérieurs.» Dans un avis rendu public en septembre 2006, la Commission des études de l’Université Laval soulignait que l’anglais s’avère «pratiquement indispensable» à tous les diplômés universitaires. Elle recommandait à la Direction de l’Université d’aider les étudiants à acquérir une connaissance fonctionnelle de cette langue et d’autres langues.
À l’Université, le Règlement des études prescrit l’apprentissage fonctionnel d’au moins une autre langue que le français. Tout baccalauréat doit comprendre des crédits hors discipline laissant place à un ou deux cours de langues. Aux cycles supérieurs, les étudiants doivent passer un test pour s’assurer qu’ils ont une connaissance suffisante d’une langue seconde, l’anglais étant la langue considérée prioritaire. «L’Université vise à ce que chaque étudiant possède des compétences langagières fonctionnelles dans au moins une langue seconde, soutient Jocelyne Mathieu. Même on encourage à apprendre une troisième langue ou plus.» Certains contribuent à instaurer sur le campus un milieu multilingue, par exemple l’Institut québécois des hautes études internationales et plusieurs centres de recherche, de même que certains programmes tel le Baccalauréat en études internationales et langues modernes de la Faculté des lettres qui vise à outiller l’étudiant dans deux langues modernes en plus du français.
Soulignant le rôle de premier plan joué par l’École de langues, Jocelyne Mathieu croit que l’École sera encore plus sollicitée dans l’avenir, mondialisation oblige. «La mondialisation accentue la mobilité des travailleurs dans le monde, explique-t-elle. Les employeurs exigent des compétences langagières fonctionnelles en différentes langues.» Jocelyne Mathieu estime que l’Université Laval est très bien engagée dans le développement des compétences langagières de ses étudiants. «Et elle le sera davantage, affirme-t-elle. D’ici quelques années, nous en verrons encore plus les effets.» Elle précise toutefois que l’apprentissage de langues autres que le français ne doit pas se faire au détriment du caractère francophone de l’Université ni de l’offre de programmes d’études en français.
On peut consulter l’étude sur la langue seconde dans les entreprises de la région à l’adresse suivante: www.quebecmultilingue.com/