
L'équipe de Louis Fortier et de Caroline Bouchard étudie les populations de morue arctique et les communautés d'invertébrés afin de mieux comprendre l'écosystème où a été découverte l'épave du HMS Erebus.
— Marie Parenteau / ArcticNet
L'océanographe Caroline Bouchard, stagiaire postdoctorale à la Faculté des sciences et de génie, a participé au lancement de l'exposition au Musée maritime du Québec. Depuis 2015, elle codirige avec Louis Fortier, directeur scientifique du brise-glace NGCC Amundsen, une étude qui vise à mieux comprendre l'écosystème marin du Kitikmeot. Ce projet réunit plusieurs partenaires, dont ArcticNet, Québec-Océan, Parcs Canada, la Fondation W. Garfield Weston et la communauté inuite de la région. «La découverte de l'Erebus nous a fait réaliser qu'il existe peu de connaissances scientifiques sur le Kitikmeot, admet la chercheuse. Cette région de l'Arctique canadien a été délaissée au profit de la mer de Beaufort, la baie de Baffin et le détroit de Lancaster, qui présentent de riches écosystèmes. Le Kitikmeot est pourtant très intéressant en termes de contrastes, avec ses îles, ses détroits, ses zones d'eau profondes et moins profondes. La région sert de connexion entre l'est et l'ouest de l'Arctique canadien et, par conséquent, entre l'Atlantique et le Pacifique.»
L'équipe de recherche, qui comprend notamment des chercheurs de l'Université Laval, de l'Université du Québec à Rimouski et de l'Université de Tromsø, en Norvège, s'intéresse en particulier aux populations de morues arctiques et aux communautés d'invertébrés. La recherche, qui se déroulera jusqu'en 2018, vise à mieux comprendre leur écosystème. «Il est important d'étudier la vie qui est accrochée à l'épave, mais ce l'est autant de tenir compte du milieu environnant. Analyser la biodiversité autour de l'épave nous permettra de comprendre, par exemple, de quelle façon celle-ci agit comme un récif artificiel», explique Caroline Bouchard, qui a recueilli plusieurs données l'été dernier.
Les premières analyses ont permis de confirmer qu'il y a un contraste entre le nord de la région, relativement riche en biomasse, et le sud, plus pauvre. Ce phénomène s'explique par la profondeur de l'eau, qui joue un rôle important sur l'écologie de la morue arctique. D'autres analyses d'échantillons sont en cours, et l'équipe compte publier un article scientifique d'ici la fin de 2016. Les prochaines découvertes pourraient aussi être présentées dans le cadre de l'exposition, dont le contenu évoluera au cours des trois prochaines années. Plusieurs conférences et activités de vulgarisation sont également au programme.
L'exposition Sur les traces de Franklin est présentée, entre autres, au Musée maritime du Québec, à L'Islet, et au Musée canadien de l'histoire de Gatineau. Plus d'information.