
Contrairement aux sucres raffinés, les sucres peu transformés contiennent un mélange de sucres ainsi que des vitamines, des minéraux et surtout des polyphénols, qui pourraient atténuer les effets néfastes sur le métabolisme.
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Les sucres peu ou pas transformés provoqueraient une réponse métabolique moins dommageable que les sucres raffinés comme le sucrose et le fructose. C'est ce que démontre une étude publiée dans la revue Nutrients par Marion Valle, Philippe St-Pierre, Geneviève Pilon et André Marette, du Centre de recherche de l'Institut universitaire en cardiologie et en pneumologie de Québec et de l'Institut sur la nutrition et les aliments fonctionnels de l'Université Laval.
Les chercheurs ont soumis des rats de laboratoire à une diète riche en graisses et en sucres pendant 8 semaines. En plus, ces animaux ingéraient quotidiennement une solution contenant soit 1g de sucre raffiné – du sucre de table (sucrose) ou du fructose – ou 1g de sucre peu transformé – du sucre de canne, du miel, de la mélasse ou du sirop d'érable, d'agave, de maïs ou de riz brun. «Cet apport supplémentaire en sucres augmentait d'environ 4% de leur consommation quotidienne d'énergie», précise André Marette, professeur à la Faculté de médecine.
Les chercheurs se sont intéressés aux répercussions métaboliques de l'ingestion de ces sucres sur la glycémie, la résistance à l'insuline, l'accumulation de lipides dans le foie et l'inflammation du foie chez ces souris. Leurs analyses montrent que les sucres peu transformés, en particulier le sirop d'érable, la mélasse et le sirop d'agave, induisent une réponse inflammatoire du foie et une résistance à l'insuline moins élevées que celles produites par les sucres raffinés.
«Contrairement aux sucres raffinés, les sucres peu transformés contiennent un mélange de sucres, entre autres des sucres complexes qui sont moins facilement assimilables. En plus, ils renferment des vitamines, des minéraux et surtout des polyphénols qui pourraient atténuer les effets néfastes des sucres sur le métabolisme», souligne le professeur Marette.
— André Marette
Les conclusions de cette étude ne doivent pas être interprétées comme un encouragement à ajouter des sucres peu transformés à la quantité totale de sucres de notre alimentation, prévient le chercheur. «Nous en consommons déjà bien assez comme ça. Par contre, il pourrait y avoir des avantages métaboliques à remplacer les sucres raffinés par des sucres peu transformés. Notre étude a démontré des effets positifs chez les animaux de laboratoire avec une substitution correspondant à 4% de la consommation calorique quotidienne. Nous croyons qu'il s'agit d'une cible réaliste et atteignable chez l'humain.»
Le professeur Marette et son équipe ont d'ailleurs entrepris une étude clinique qui permettra de mesurer les effets d'une telle substitution chez une quarantaine de personnes. Les résultats devraient être connus en 2021.