
Vue d’une partie de la haute-ville de Québec. Elle donne une idée de l’importance de la forêt urbaine dans la capitale. La Ville de Québec vise à faire passer son pourcentage de canopée de 32 à 35% d’ici 2025.
— Ville de Québec
Ces années-ci, plusieurs grandes villes se sont fixé des objectifs ambitieux en matière de forêt urbaine. Québec, par exemple, vise à faire passer son pourcentage de canopée de 32 à 35% d’ici 2025. Dans la capitale, l’enjeu est de taille. Selon une étude récente, le capital naturel du territoire génère un total de plus de 1,1 milliard de dollars de bénéfices annuels. Mais les bénéfices ne sont pas que financiers. La présence, en milieu urbain, d’arbres et de végétation est associée a un effet reconnu sur la santé publique, notamment en réduisant la taille des îlots de chaleur.
C’est dans ce contexte que l’Université a annoncé, le jeudi 12 novembre, la création de la Chaire de recherche sur l’arbre urbain et son milieu. Pour son fonctionnement, la chaire recevra une contribution financière de deux millions de dollars sur cinq ans de la Ville de Québec. Elle aura pour mandat de développer des connaissances et de concevoir de nouvelles méthodes et outils de conservation et d’intégration de l’arbre en milieu urbain.
«Les arbres nous rendent de précieux services, notamment en luttant contre les îlots de chaleur et en améliorant la qualité de l’eau et de l’air, a déclaré la rectrice de l’Université Laval, Sophie D’Amours. Faire de la place aux arbres dans une ville, c’est améliorer la santé durable de toute la population. Mais encore faut-il se donner des conditions gagnantes pour y arriver. Cette chaire que nous inaugurons aujourd’hui, dont les objectifs s’arriment parfaitement aux orientations du plan stratégique de l’Université Laval, contribuera à créer ces conditions gagnantes en proposant des réponses concrètes à celles et à ceux qui travaillent sur le terrain.»
Pour sa part, le maire de Québec, Régis Labeaume, s’est dit très heureux qu’un partenariat de recherche très prometteur pour l’avenir de la ville se soit concrétisé avec l’Université Laval. «Notre volonté, a-t-il poursuivi, est d’aller encore plus loin que ce que propose déjà la Vision de l’arbre 2015-2025 de la Ville de Québec en matière de gestion de la forêt urbaine, particulièrement dans le cadre de chantiers majeurs d’infrastructures. Les travaux de la chaire contribueront à la vision à long terme de la gestion de notre canopée en améliorant, notamment, nos connaissances sur la protection et la pérennité de nos arbres.»
Deux spécialistes aux commandes
Deux professeurs de la Faculté de foresterie, de géographie et de géomatique assureront le bon fonctionnement de la chaire. Il s’agit d’Alison D. Munson et de Jean-Claude Ruel, tous deux rattachés au Département des sciences du bois et de la forêt. La professeure Munson enseigne l’aménagement écosystémique. Elle est une spécialiste en relations sol-plantes. Le professeur Ruel, quant à lui, enseigne la sylviculture et la foresterie urbaine.
Augmenter le pourcentage de canopée à Québec ne viendra pas sans défis. L’un d’eux est le développement des zones résidentielles. Un autre est la réalisation d’infrastructures majeures, conséquence de ce même développement. L’un et l’autre facteur tendent à réduire la canopée urbaine. Un premier objectif de la chaire sera d’évaluer les effets de différentes approches de protection des arbres matures lors de l’implantation de ces infrastructures. «Nous voulons entre autres déterminer quelles sont les façons de faire qui protègent le plus efficacement les systèmes racinaires des arbres avoisinants lors de la mise en place d’infrastructures, afin de pouvoir proposer une approche intégrée qui fasse appel aux meilleures pratiques disponibles», explique Jean-Claude Ruel.
Un autre objectif important de la chaire sera de déterminer les facteurs qui influencent la survie des nouvelles plantations en milieu urbain. «Tout objectif d’augmentation de la canopée urbaine passe nécessairement par la réalisation de nouvelles plantations, rappelle Alison D. Munson. Malheureusement, les mécanismes qui sous-tendent la survie et la croissance des nouvelles plantations en milieu urbain demeurent relativement peu documentés. C’est une lacune que nous souhaitons combler en portant une attention particulière à la qualité et à la santé des sols, qui sont des éléments souvent peu considérés dans les programmes de gestion de la canopée urbaine.»