
«Pour la première fois, les Journées de la recherche en santé étaient ouvertes à toutes les facultés, explique le porte-parole, Jean-Pierre Després, professeur au Département de kinésiologie et directeur de la science et de l'innovation à l'Alliance santé Québec. Les Journées sont vraiment sorties du créneau classique du médical. C'était la première année que la Faculté de médecine décloisonnait complètement la recherche. C'est qu'il faut aujourd'hui aller au-delà du curatif et considérer toutes les autres dimensions pertinentes à la santé. D'où le concept de santé durable. Celui-ci peut se résumer ainsi: des populations en santé dans des environnements en santé. Considérer le préventif implique d'avoir un regard multidisciplinaire.»
L'événement a permis de montrer la diversité des facteurs qui influencent la santé et le bien-être des populations. Les 12 thèmes au programme étaient liés à des composantes de la santé durable, dont l'environnement, les inégalités sociales et les sciences biomédicales et cliniques. Sur 72 présentations orales, l'une portait sur la pollution de l'air au Québec.
«Il s'agit du sujet de mon mémoire de maîtrise en sciences géographiques, indique l'étudiant Jean-Philippe Gilbert. L'étude est maintenant terminée. Je suis en cours de rédaction d'un article scientifique.» Le chercheur a analysé les tendances de dix polluants atmosphériques, entre 1974 et 2015, sur le territoire du Québec. Pour cela, il a exploité la majeure partie d'une énorme base de données ministérielle. Celle-ci contient 16 millions de données colligées au fil des décennies par quelques centaines de stations d'échantillonnage distribuées dans la partie sud du territoire québécois. Ces stations mesurent les concentrations de divers polluants atmosphériques. Les polluants qui ont retenu l'attention de l'étudiant sont l'ozone troposphérique, les matières particulaires de toutes les tailles et les concentrations de celles-ci en nitrates et en sulfates. Pour comprendre les divers patrons de concentration des polluants, Jean-Philippe Gilbert a élaboré des tendances totales, annuelles, mensuelles, hebdomadaires et journalières. «J'ai créé ma propre classification, dit-il. Cela m'a permis un niveau de détails plus fin et une meilleure compréhension de la dynamique des polluants.»
Selon lui, dans l'ensemble, la pollution atmosphérique au Québec a diminué au cours de la période étudiée. Une partie de ce succès proviendrait des différentes mesures prises au fil du temps par le gouvernement, comme le Règlement sur la qualité de l'atmosphère adopté en 1979. «Sept des dix polluants étudiés montrent une diminution, précise Jean-Philippe Gilbert. Pour ce qui est de l'ozone troposphérique, il est en constante augmentation, particulièrement après 1990. Tout compte fait, nous respirons du bon air au Québec. Sa qualité n'a rien à envier à celle de l'air des autres pays.» Le chercheur croit possible une amélioration de la qualité de l'air, en particulier sur le plan des particules fines, surtout celles émises par le chauffage au bois résidentiel.
Les Journées de la recherche en santé ont été suivies, le samedi d'après, au pavillon Maurice-Pollack, par une activité «grand public» également organisée par l'Université, l'Alliance santé Québec et des partenaires. Sur le thème «Ma santé, mon pouvoir d'agir», l'activité comprenait des conférences sur le portrait de santé de la population de Québec, des présentations par affiche et des kiosques d'information. Elle a attiré 105 personnes.

Selon Jean-Philippe Gilbert, étudiant à la maîtrise en sciences géographiques, dans l'ensemble, la pollution atmosphérique au Québec a diminué au cours de la période étudiée et une partie de ce succès proviendrait des différentes mesures prises au fil du temps par le gouvernement.

L'événement a permis de montrer la diversité des facteurs qui influencent la santé et le bien-être des populations. Les 12 thèmes au programme étaient liés à des composantes de la santé durable, dont l'environnement, les inégalités sociales et les sciences biomédicales et cliniques.

Photo : Jean Rodier