
Bernard Doyon, Diane Bélanger et Pierre Gosselin arrivent à cette conclusion à la lumière de simulations effectuées à l’aide d’un modèle qui intègre, d’une part, les statistiques sur le taux de mortalité en fonction de la température quotidienne à Montréal, Québec et Saguenay pour la période 1981 à 1999 et, d’autre part, les scénarios de réchauffement climatique élaborés par les experts du consortium Ouranos.
Présentement, le taux de mortalité dans ces trois villes est relativement constant lorsque le mercure se situe entre -30 et 18 degrés Celsius, révèlent les analyses des chercheurs. Toutefois, dès que les températures s’élèvent au delà de 18 degrés Celsius, la mortalité augmente dramatiquement. Ainsi, les jours où le mercure atteint 30 degrés Celsius, le taux de mortalité est 30 % plus élevé que la moyenne annuelle.
Si le réchauffement climatique anticipé se concrétise, le taux de mortalité estivale dans les trois villes étudiées sera environ 2 % plus élevé en 2020 et 10 % plus élevé en 2080, prédisent les chercheurs. «Il s’agit de projections prudentes parce qu’elles ne tiennent pas compte de l’accroissement du nombre de personnes âgées, plus vulnérables à la chaleur, dans la population», précisent-ils. D’ici 2050, la fréquence annuelle des jours avec chaleur accablante — plus de 30 degrés Celsius — pourrait doubler dans le sud du Québec.
Par ailleurs, la hausse des températures devrait réduire légèrement la mortalité automnale et avoir un effet neutre en hiver et au printemps. Le résultat net sera une hausse de 3 % du taux de la mortalité annuelle attribuable aux changements climatiques en 2080. «Cette situation contraste avec celle de la plupart des pays européens où la hausse de mortalité estivale sera plus que compensée par la baisse de mortalité hivernale», constatent les chercheurs.