
Étaient présents à la cérémonie d'inauguration la Chaire de recherche industrielle CRSNG-Elekta en technologies biomédicales pour la curiethérapie (de gauche à droite): Bernard Garnier, vice-recteur aux études et aux activités internationales, André Darveau, doyen de la Faculté des sciences et de génie, Maarten Buijs, vice-président Research & Development Brachytherapy chez Elekta, Luc Beaulieu, titulaire de la Chaire, Bert van den Berg, directeur Collèges, commercialisation et planification de portefeuille au CRSNG, Martin Lechaine, directeur de la recherche chez Elekta Canada, Marie Audette, vice-rectrice adjointe à la recherche et à la création.
— Marc Robitaille
La curiethérapie est une forme particulière de radiothérapie qui consiste à livrer, dans la tumeur ou à proximité de celle-ci, une ou plusieurs sources de matière radioactive scellée, de la taille de grains de riz, afin de détruire les cellules cancéreuses. «Le développement de la curiethérapie doit beaucoup aux progrès récents dans le domaine de l'imagerie médicale, signale le professeur Beaulieu. Il est maintenant plus facile de bien délimiter la zone à traiter et les tissus qu'il faut préserver et de guider en temps réel l'implantation des sources contenant la matière radioactive.»
Contrairement à la radiothérapie externe, qui exige de quatre à cinq semaines de traitements, la curiethérapie est souvent terminée en moins de cinq jours. «Lorsque les grains sont installés en permanence, un seul traitement suffit dans la plupart des cas, précise le chercheur. Le nombre de grains implantés dépend de la taille de la tumeur, mais, règle générale, il se situe entre 50 et 70. Quant au rayon d'action de chacun de ces grains, il va de quelques millimètres cubes, dans le cas d'une implantation permanente, à quelques centimètres cubes pour une implantation temporaire.»
Le défi en curiethérapie consiste donc à livrer la bonne dose de radiation, au bon endroit, et à la laisser agir pendant une durée optimale de façon à détruire les cellules cancéreuses tout en épargnant les tissus sains qui les entourent. «Les logiciels, les appareils et les systèmes d'implantation que nous développons ont pour but d'optimiser ces opérations», résume Luc Beaulieu.
Pour mener à bien ses travaux, le chercheur pourra compter sur l'appui d'Elekta, l'un des grands fabricants d'équipement de radiothérapie à l'échelle mondiale. Cette multinationale suédoise et le Conseil de recherche en sciences naturelles et en génie du Canada investiront, en deux parts égales, un total de 3,1 M$ dans la chaire au cours des cinq prochaines années. L'Université Laval apportera également un soutien financier qui permettra l'embauche d'un nouveau professeur en physique médicale.
«En plus d'apporter une stabilité financière à nos travaux pour les prochaines années, la création de cette chaire nous permettra de profiter de l'équipement spécialisé fourni par Elekta. La collaboration avec cette entreprise pourra aussi faciliter la commercialisation éventuelle des outils que nous développerons. Enfin, l'embauche d'un nouveau professeur viendra consolider le groupe de physique médicale de notre département, qui comptera maintenant quatre professeurs.»
B. Mario Pinto, président du CRSNG, a salué ce partenariat qui permettra des avancées importantes en technologies biomédicales. «Le professeur Beaulieu fait rayonner à l'échelle internationale la contribution canadienne au domaine de l'oncologie. Le CRSNG est heureux de financer des projets comme celui-ci, qui sont axés sur le virage mondial en sciences et en technologie.»
Le professeur Beaulieu mène des projets avec la firme Elekta depuis de nombreuses années. «Cette chaire de recherche servira à épauler notre collaboration de façon concrète», a indiqué le directeur de la recherche chez Elekta Canada, Martin Lachaine. Le doyen de la Faculté des sciences et de génie, André Darveau, a souligné pour sa part que «la mise sur pied de cette chaire s'inscrit directement dans notre volonté et dans celle d'Alliance Santé Québec de développer des approches interdisciplinaires et intersectorielles afin de répondre aux grands enjeux de la société.»
Enfin, le recteur Denis Brière a salué la création de cette chaire, qui vient renforcer l'expertise et le leadership de l'Université Laval en curiethérapie. «La chaire favorisera la diffusion et le rayonnement des travaux et des découvertes de nos chercheurs ainsi que la formation de personnes hautement qualifiées dans un domaine aussi essentiel que le traitement du cancer.»
Le titulaire de la Chaire de recherche industrielle CRSNG-Elekta en technologies biomédicales pour la curiethérapie, Luc Beaulieu, en compagnie d'étudiants et de collaborateurs.
— Photo: Marc Robitaille