
Les hôpitaux qui ont participé à l'étude reçoivent en moyenne 15 000 patients par année à l'urgence. Compte tenu des services limités à leur disposition, ils doivent très fréquemment transférer des patients vers des hôpitaux mieux pourvus, ce qui nécessite un déplacement moyen de 270 km.
Richard Fleet, Patrick Archambault, Julien Poitras et Julie Villa, de la Faculté de médecine et de la Chaire de recherche en médecine d'urgence, ont mené une enquête sur les urgences de 95 hôpitaux situés dans de petites villes ou des régions rurales du Canada afin d'établir les services dont elles disposent pour desservir leur communauté.
Les données qu'ils ont recueillies révèlent que, au chapitre des ressources humaines, seulement le quart des hôpitaux sondés peuvent compter sur la présence continue d'un chirurgien. De plus, moins d'un hôpital sur huit assure la présence continue d'un psychiatre, d'un interniste, d'un obstétricien ou d'un pédiatre. En ce qui a trait à l'équipement, la presque totalité des hôpitaux dispose d'un appareil de radiographie à rayons X, mais seulement 20% ont un appareil de tomographie axiale et 28% ont un échographe. Enfin, seulement 17% des hôpitaux ont une unité de soins intensifs.
Les hôpitaux qui ont participé à l'étude reçoivent en moyenne 15 000 patients par année à l'urgence. Compte tenu des services limités à leur disposition, ils doivent très fréquemment transférer des patients vers des hôpitaux mieux pourvus, ce qui nécessite un déplacement moyen de 270 km.
Les chercheurs ne concluent pas pour autant que les services à la disposition des urgences en région sont insuffisants. «Notre étude était une première étape pour documenter les services offerts en régions rurales dans un contexte national de compression, commente Richard Fleet. Il faut maintenant réaliser une étude détaillée qui prendra en considération les services offerts, les besoins en transfert de patients vers d'autres centres hospitaliers, la qualité des soins, ainsi que le recrutement et la rétention du personnel.»
De l'utilité des médias
Une autre communication présentée lors du congrès montre que les médias ont parfois du bon. En octobre 2011, grâce au concours de Jean-François Huppé de la Direction des communications de l'Université Laval, Richard Fleet et ses collègues ont annoncé aux médias, par voie de communiqué, le lancement d'une étude sur les soins d’urgence en région au Québec. L'opération de presse visait à faire connaître le projet afin de susciter la participation des hôpitaux en régions.
La revue de presse montre que le communiqué a généré 51 reportages et 20 demandes d'entrevues. La visibilité ainsi obtenue n'est pas étrangère au fait que 77% des hôpitaux régionaux ont accepté de participer au projet. Les responsables de 40% des hôpitaux étaient d'ailleurs au courant de l'étude avant même que les chercheurs communiquent avec eux. Leur principale source d'information? Un reportage diffusé dans les médias. Quatre dirigeants d'hôpitaux avaient même pris les devants en appelant eux-mêmes les chercheurs après avoir appris l'existence du projet dans les médias locaux.
«La diffusion d'un communiqué de presse s'est révélée une stratégie peu coûteuse et efficace pour informer les gens des régions de l'existence de notre projet et pour favoriser la participation des hôpitaux», conclut Richard Fleet.