23 octobre 2024
Un accompagnement pour faciliter l’accueil et le parcours des étudiantes et étudiants de l’international
Entre juillet et septembre, les séances prédépart offertes en ligne par le Bureau de la vie étudiante ont attiré près de 4000 personnes se préparant à venir étudier à l’Université Laval
Un premier projet proposé par le Bureau de la vie étudiante (BVE) dans le cadre du chantier transformateur Les études tout au long de la vie a vu le jour à l’hiver 2024. Il a pris la forme d’une série de séances d’information prédépart présentées en ligne par le BVE à l’intention d’étudiantes et d'étudiants de l’international préalablement acceptés par l’Université Laval et qui faisaient leur arrivée à la session d’hiver. Le projet s’est ensuite répété de façon améliorée sur une durée de deux mois, entre la fin juillet et le début septembre, pour accueillir les arrivants à la session d’automne. Ces dernières présentations ont attiré près de 4000 personnes. Début septembre, quelque 1200 personnes, dont une bonne part de ces mêmes étudiantes et étudiants, ont assisté, à leur arrivée à l’Université, aux séances d’accueil en présentiel organisées par le BVE.
«Nos séances prédépart et d’accueil ciblent un besoin, explique Marie-Alexandre Lepage-Lemieux, coordonnatrice de l’accueil et de l’intégration de la communauté étudiante de l’international au Bureau de la vie étudiante, et responsable du projet. L’Université les informe de plusieurs choses, de l’existence de toutes sortes de services et d’activités, mais cela représente beaucoup trop d’informations en même temps. Leur cerveau n’est pas en mesure de recueillir toute l’information. Ce qui est prioritaire pour eux, c’est s’installer et être prêts pour commencer leurs études.»
Système d’éducation, réseau social
Le projet du BVE vise à faciliter les parcours des étudiantes et étudiants de l’international en atténuant les nombreuses difficultés susceptibles de se poser à leur arrivée et au cours de leur séjour dans un nouveau pays et une nouvelle culture.
«Étudier à l’international représente tout un défi, affirme la coordonnatrice. La langue française est un enjeu pour tout le monde, même pour celles et ceux dont il s’agit de la langue maternelle, compte tenu des différences d’accents et d’expressions. Mais peu importe la provenance, il est sûr qu’ils perdent leur réseau social parce que, souvent, ils ne connaissent personne ici.»
Selon elle, le principal défi auquel font face les nouveaux arrivants est de comprendre le système d’éducation universitaire québécois. «Ici, poursuit-elle, tout est rapide. Une majorité d’entre eux ne s’attendent pas à ça. Dans certains pays, les évaluations se font sur une plus grande période de temps. Nous, dans les premières semaines, les étudiantes et étudiants peuvent être évalués. Eux ne sont pas habitués à ça. L’autonomie nécessaire dans les cours est aussi un grand choc pour une majorité d’entre eux. Dans certains pays, les classes sont plus petites et l’accompagnement par le personnel enseignant est plus important.»
Après le système d’éducation québécois, les étudiantes et étudiants de l’international doivent s’attaquer à un autre défi, celui de leur réseau social. Selon Marie-Alexandre Lepage-Lemieux, une majorité se concentre sur l'adaptation au système d’éducation québécois durant la première session. «Ces étudiantes et étudiants, qui ne connaissent personne ici, vont donc laisser de côté l’aspect social et miser plus sur la réussite de leurs études, soutient-elle. Ce qui fait qu’ils se retrouvent souvent devant un vide et ils se sentent isolés. Commence alors l’étape de se créer un réseau, une démarche plus difficile, notamment parce que les activités d’accueil en ce domaine sont terminées.»
Les enjeux financiers
Le troisième défi par ordre d’importance concerne les enjeux financiers. Selon la coordonnatrice, l’étudiante ou l’étudiant de l’international doit faire la preuve aux gouvernements d’ici qu’il a les moyens financiers de venir étudier au Québec. «Par contre, dit-elle, différents enjeux peuvent arriver. Par exemple, le garant qui prouve que l’étudiante ou l’étudiant a une capacité financière, soit un père, un oncle, un proche de la famille, peut perdre son emploi et ne plus pouvoir envoyer d’argent. Ou bien les étudiantes et étudiants n’auront pas nécessairement prévu le coût précis de la nourriture ou mal calculé le taux de change. Parce qu’il ne reste plus de chambres de disponibles dans les résidences étudiantes, ils vont se rabattre sur un logement, plus cher, en ville. Souvent, on ne réfléchit pas à toute la somme qu’on va devoir mettre de côté en prévision d’études à l’étranger.»
Cet automne, une séance prédépart a été consacrée uniquement aux enjeux financiers. La présentation était coanimée par le Bureau des bourses et de l’aide financière. «Ces étudiantes et étudiants vont payer leurs frais de scolarité, mais ils doivent se préparer au coût de la vie au Québec, souligne Marie-Alexandre Lepage-Lemieux. Ils ne savent pas nécessairement que s’habiller pour l’hiver coûte cher. Cette conférence, nous l’avons répétée trois fois.»
Une séance prédépart a pris la forme d’une séance de questions-réponses. Un conseiller en immigration a répondu aux questions des étudiantes et étudiants, peu importe leur origine, leur âge ou leur expérience de vie, pendant plus d’une heure, en français et aussi en anglais. Tous les aspects, tous les défis ont été abordés, de l’intégration à l’immigration, de la réussite scolaire à la famille, de la technologie aux finances et à la santé.
Aux trois cycles d’enseignement
La communauté étudiante de l’international de l’Université Laval ne constitue pas un groupe homogène. On retrouve ces personnes en nombre à peu près égal à chacun des cycles d’enseignement. Les étudiantes et étudiants proviennent de tous les continents, principalement de pays francophones, la majorité de l’Afrique. «Certains arrivent ici et sont d’âge mineur, indique-t-elle. D’autres, qui font un retour aux études, avec parfois un projet d’immigration pour leur famille, ont autour de 50 ou 60 ans. L’âge moyen est d’environ 28 ans.»
Le projet du Bureau de la vie étudiante est adaptable à d’autres groupes, tels que les membres des Premiers Peuples, les étudiants-parents, les adultes qui retournent aux études et toute personne devant affronter des défis d’intégration.