11 septembre 2024
Une conférence sur la finance verte dégage des recommandations pour les pays francophones en développement
Plus de 300 spécialistes, professeures et professeurs, et étudiantes et étudiants se sont rassemblés pour une meilleure mobilisation des financements internationaux liés au climat et à la biodiversité
La conférence-débat «La Finance verte, inclusive et durable pour les pays francophones en développement», qui s'est tenue le 10 septembre à l'Université Laval, a permis de fournir des recommandations pour une meilleure mobilisation des financements internationaux liés au climat et à la biodiversité.
Cette conférence d'envergure internationale a rassemblé plus de 300 spécialistes, professeures et professeurs, et étudiantes et étudiants, en présence et en ligne, autour de l'enjeu crucial qu'est la finance verte pour les pays francophones en développement. «Plusieurs obstacles se dressent pour atteindre une justice climatique. L'un des plus importants est le manque d'expertise disponible dans les pays en développement pour répondre aux normes de financement exigées. Les universités doivent, en partenariat et à leur manière, aider à surmonter cet obstacle», affirme la rectrice de l'Université Laval, Sophie D'Amours.
Voici quelques-unes des recommandations formulées par les intervenantes et intervenants lors de la conférence-débat:
Promouvoir le développement d'outils financiers en français et s'assurer de la traduction des outils existants afin de faire face aux barrières linguistiques limitant l'accès au financement;
Adapter les critères d'admissibilité des programmes de financement de mesures liées au climat et à la biodiversité afin de les rendre plus accessibles localement, notamment aux femmes et aux jeunes pour renforcer leur autonomisation et leur résilience;
Favoriser le renforcement des compétences et le développement d'une culture de développement durable, particulièrement chez les jeunes;
S'assurer que les personnes qui sont victimes des changements climatiques soient mises au centre des discussions visant la recherche de solutions innovantes;
Mettre à profit les expertises variées, notamment en gouvernance et en finance, au sein de nos universités dans la mise en œuvre de solutions et de partenariats;
Favoriser l'intégration des différents plans d'adaptation et plans climatiques dans les plans de développement des pays et des organisations francophones pour mobiliser les financements adéquats.
Pour que la finance climatique atteigne les populations vulnérables de façon pérenne, tous les acteurs et actrices doivent s'impliquer. Les institutions de finance inclusive peuvent jouer un rôle clé pour accroître la résilience de ces communautés face aux risques climatiques. «Aujourd'hui, nous devons accompagner ces institutions pour qu'elles fassent évoluer leur offre de service en intégrant davantage les enjeux climatiques à même leurs pratiques et leurs produits. De cette façon, l'autonomie économique devient un puissant levier pour accélérer la finance verte, inclusive et durable», mentionne le président-directeur général de Développement international Desjardins, Gerardo Almaguer.
«Sans un financement conséquent, les accords universels sur l'environnement risquent de rester lettre morte, dans un contexte qui exige pourtant des actions transformatrices immédiates pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, l'augmentation de la température moyenne et l'extinction massive de la biodiversité mondiale d'ici la fin de ce siècle», souligne la directrice de l'institut de la Francophonie pour le développement durable, Cécile Martin-Phipps.
Cette initiative revêt une importance particulière alors que la prochaine conférence sur les changements climatiques (COP 29), prévue à Bakou en Azerbaïdjan du 11 au 22 novembre 2024, mettra au centre des discussions un nouvel objectif de financement climatique, essentiel pour soutenir les actions d'atténuation et d'adaptation des pays en développement. Ceux-ci auront besoin d'au moins 6 000 milliards de dollars d'ici 2030 pour répondre à moins de la moitié de leurs engagements nationaux, selon une analyse de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.
Le sujet du financement de mesures liées à la biodiversité sera également discuté lors de la Convention sur la diversité biologique (COP 16), prévue en octobre 2024 en Colombie.
Cette conférence-débat d'envergure a été organisée conjointement par l'Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD), organe subsidiaire de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), l'Université Laval, l'Institut en environnement, développement et société (Institut EDS) et Développement international Desjardins (DID).