14 septembre 2025
Le festival Fono électrise la rentrée
Trois jours de musique, de science et de réflexions: l'événement était de retour en grand sur le campus
Fono a attiré des milliers de personnes dans une ambiance aussi conviviale que festive.
— Yan Doublet - Université Laval
Du 11 au 13 septembre, l'Université Laval s'est transformée en épicentre de la culture musicale et créative avec le retour du festival Fono. Pour cette deuxième mouture, l'événement a frappé fort: une cinquantaine d'artistes d'ici et d'ailleurs, des conférences inspirantes, un projet de recherche immersif et des milliers de festivaliers venus prolonger l'été.
Entre l'intensité scénique de Charlotte Cardin, les rythmes survoltés de Galantis et les refrains accrocheurs des Trois Accords, le Grand Axe a vibré trois jours durant. Pour les aficionados de musique électronique, des DJ avaient installé leurs pénates dans le boisé derrière le pavillon Jean-Charles-Bonenfant. Et pour les noctambules souhaitant prolonger les festivités, le Grand Salon du pavillon Maurice-Pollack avait été transformé en immense piste de danse. Bref, ça bougeait sur le campus.
Des diplômées au cœur de la programmation
Pour Ariane Roy, l'une des têtes d'affiche, ce passage sur scène avait une saveur toute particulière. Lauréate du Félix de l'album alternatif de l'année et finaliste aux Prix de musique Polaris, elle retrouvait le campus où elle a fait ses débuts comme étudiante en chant jazz et pop.
«C'est mon premier spectacle à Québec depuis la sortie de l'album Dogue. Je suis heureuse d'être ici, dans ma ville natale, en tant qu'ancienne étudiante de l'Université Laval», a-t-elle confié, quelques heures avant de monter sur scène.
Depuis la sortie de sa première chanson, Adèle, en 2019, sa carrière a pris un essor fulgurant: deux albums salués par la critique, une tournée plébiscitée avec Le Roy, la Rose et le Lou[p], des prestations aux Francofolies de Montréal et à la SuperFrancoFête… L'artiste n'a cessé de gagner en notoriété.
«J'ai commencé assez jeune à faire de la musique, mais ces dernières années, je me suis vraiment bien entourée, raconte-t-elle. J'ai un label, un groupe incroyable et des gens qui me supportent. Je me sens choyée.»
Pour sa première participation à Fono, Ariane Roy s'est dite impressionnée par l'ampleur et l'ambiance de l'événement. «Je ne savais pas que c'était aussi gros! Ce festival marque une belle transition vers l'automne et permet de rejoindre les étudiants. C'est le meilleur public!», a-t-elle dit à ULaval nouvelles.
— Yan Doublet - Université Laval
Fleur de peau lance les festivités
C'est une autre diplômée de l'Université Laval, Élie Dubois-Sénéchal, qui a eu l'honneur d'ouvrir le bal. Avec son complice Louis Fernandez, elle forme le duo synthpop Fleur de peau, premier groupe à se produire au festival. Avec leurs textes féministes et résolument engagés, ils ont livré une performance à la fois envoûtante et énergique.
Titulaire d'un baccalauréat en arts visuels et médiatiques, Élie Dubois-Sénéchal a amorcé un virage vers la musique il y a un an et demi. Sa démarche artistique, profondément multidisciplinaire, teinte son rôle d'autrice-compositrice-interprète au sein de Fleur de peau. «J'écris de la poésie depuis longtemps. Passer aux paroles de chansons, ce n'était pas un si grand saut. J'ai rencontré Louis, qui fait de la musique depuis 25 ans, et on a tout de suite connecté.»
Photographies, vidéoclips, matériels promotionnels: le duo conçoit tout de A à Z. «La musique me permet de rassembler toutes mes pratiques artistiques», ajoute celle qui a aussi signé une bande dessinée inspirée de l'univers de l'album Contre-sens, paru l'an dernier.
Louis Fernandez et Élie Dubois-Sénéchal ont interprété des titres de Contre-sens, ainsi qu'un extrait inédit de leur prochain album, attendu vers avril 2026.
— Matthieu Dessureault - Université Laval
Un spectateur pas comme les autres
Fono, ce n'est pas qu'un festival de musique; c'est aussi un terrain d'exploration pour la science. Plusieurs festivaliers ont été surpris de croiser Fritz, une tête de mannequin pour le moins intrigante. Équipé de micros et d'une caméra, ce dispositif capte les prestations comme le ferait une personne au milieu de la foule.
Fritz ne se limite pas à la musique. Il saisit l'ambiance à 360 degrés — les applaudissements, les acclamations, les déplacements. L'objectif: recréer l'expérience sonore du festival le plus fidèlement possible pour étudier son incidence sur les émotions du public. Ce projet de recherche, qui ouvre la voie à de nombreuses applications, est piloté par l'équipe du laboratoire Co-DOT.
Lors du spectacle de Charlotte Cardin, pas de doute: Fritz était tout ouïe.
— Yan Doublet - Université Laval
Quand les idées rejoignent la fête
Aux festivités s'est ajouté le volet +conférences de Fono, soit deux jours de conférences au pavillon Alphonse-Desjardins. De l'entrepreneur Jacques Tanguay à l'ingénieure en aérospatiale Farah Alibay, en passant par plusieurs diplômés et deux professeurs de l'Université Laval, Jonathan Paquin et Serge Lacasse, des sommités dans leur domaine se sont relayées sur scène pour aborder des sujets aussi variés que l'intelligence artificielle, la politique internationale, la place des femmes, la créativité et la gastronomie.
Cette deuxième présentation de Fono sur le campus était le fruit d'un partenariat renouvelé entre BLEUFEU et l'Université Laval.
Retour en images sur l'événement
Fraîchement diplômé du programme de réalisation audionumérique de la Faculté de musique, Nakin Veillette était emballé de revenir sur le campus, cette fois en tant que DJ sous son pseudonyme Vexskin.
— Yan Doublet - Université Laval
C'est tout le campus qui a vibré au rythme de Fono avec quatre scènes permettant d'alterner les spectacles sans interruption.
— Matthieu Dessureault - Université Laval
Un multi-instrumentiste déguisé en Bigfoot qui revisite des classiques au saxophone: la proposition insolite de Saxsquatch intrigue et amuse. Assez pour attirer de nombreux festivaliers, venus découvrir l'univers de cet artiste américain.
— Yan Doublet - Université Laval
Un parcours lumineux serpentait à travers les boisés, guidant les festivaliers jusqu'aux DJ.
— Yan Doublet - Université Laval
Une structure en hauteur offrait un point de vue privilégié sur les concerts de la scène principale.
— Yan Doublet - Université Laval
Propulsé par le succès d'Ordinary, désignée chanson de l'été, l'Américain Alex Warren était l'un des artistes fort attendus du festival.
— Yan Doublet - Université Laval
Parmi les belles surprises de Fono, Alexander Stewart, qui s'impose comme une voix montante de la pop avec plus d'un milliard d'écoutes en ligne, a offert une prestation intime devant les participants du programme +conférences.
— Yan Doublet - Université Laval
