Il faut remonter à 1945 pour assister aux balbutiements de l’enseignement de la psychologie à l’Université Laval. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts dans l’enseignement de cette discipline dans la cité universitaire. Ces 20 dernières années, l’évolution de l’École de psychologie a été particulièrement rapide et fructueuse. Celle-ci se classe maintenant parmi les milieux d’enseignement et de recherche les plus dynamiques et les plus innovateurs dans sa discipline. La qualité des programmes d’enseignement et des ressources offertes aux étudiantes et étudiants en fait foi. L’une de ces ressources est le Service de consultation (SCEP).
«Le Service de consultation est aujourd’hui un acteur partenaire de premier plan dans la formation des étudiants au doctorat en psychologie clinique, explique le coordonnateur des services cliniques au SCEP, Louis Laplante. Ces dernières années, nous sommes passés du simple au double de clients, de doctorants stagiaires et de psychologues superviseurs.»
Depuis le mois de septembre, et en date du 2 décembre, avec seulement le tiers de l’année universitaire de fait, le Service de consultation avait atteint le nombre de 211 clients.
«Nous nous en allons vers le cap des 300 clients pour l’année en cours, un record, indique le coordonnateur. Le Service vient aussi d’atteindre un nombre record, extraordinaire, en ce qui concerne les étudiants au doctorat qui font leurs practica et leur internat chez nous. Ils sont présentement 84, soit 55% de tous les doctorants en psychologie actuellement à l’Université Laval. Ce chiffre fait de nous l’une des plus grandes cliniques universitaires de psychologie au Québec.»
À l’École de psychologie, la formation pratique des doctorants à la profession de psychologue s’appuie sur deux modalités: les practica et l’internat. Cette formation se déroule dans des milieux de pratique tels que centres hospitaliers, centres de réadaptation, écoles primaires et écoles secondaires. Des professionnels expérimentés assurent sur place la supervision des étudiants. Ce mode d’apprentissage est axé sur le contact direct avec la clientèle. Il est exigé par l’Ordre des psychologues du Québec (OPQ).
«Ces superviseurs sont environ 175, précise Louis Laplante. On les trouve dans le réseau de la santé et des services sociaux, et dans celui de l’éducation. Ils ont été habilités à former nos étudiants en faisant de l’enseignement pratique clinique. Un doctorant va avoir jusqu’à huit practica avant son internat. Le nombre d’heures de practica et d’internat est au minimum de 2300 heures. La formation pratique occupe une place extrêmement importante dans le cursus de formation doctorale.»
Une formation reconnue à l’échelle du continent
Le Service de consultation est un centre de formation à l’exercice de la pratique professionnelle de la psychologie. Il offre au grand public et à moindre coût des services d’évaluation en psychologie et en neuropsychologie clinique, de même que de la psychothérapie. Des professeurs de carrière au nombre de 45, membres de l’OPQ, chapeautent ces services. Ils assurent la supervision des doctorants en offrant une expertise de haut niveau dans plusieurs des grands domaines de la psychologie clinique contemporaine.
«Les programmes de doctorat clinique offerts à l’École sont parmi les seuls au Québec à être reconnus par la Société canadienne de psychologie, souligne-t-il. Cette reconnaissance permet aux diplômés de pratiquer leur profession partout en Amérique du Nord.»
Quelle place la psychologie occupe-t-elle dans la société moderne? «Sur toutes les tribunes publiques, répond-il, on revendique l’expertise des psychologues pour une foule de problématiques pour une clientèle des plus diversifiée en termes de besoins, que ce soit en lien avec la protection de la jeunesse ou le suicide. Beaucoup de gens souffrent au quotidien et ils ont énormément de difficultés à avoir accès aux services de psychologues. On le voit à la longueur des listes d’attente interminable dans le réseau de la santé et des services sociaux.»
C’est dans ce contexte que le SCEP a été amené à se renouveler afin de faire face aux nouveaux défis du 21e siècle, notamment en ce qui concerne la santé mentale de la population, qui présente des besoins de plus en plus criants, alors que la société fait face à une rareté de la main-d’œuvre. «C’est sur cette trame, indique Louis Laplante, que nous avons été amenés à augmenter le nombre d’admissions au doctorat. Nous avons aussi fait rapidement des aménagements en récupérant des locaux qui ont permis d’augmenter de 62% notre superficie.»
La direction de l’École de psychologie regarde vers l’avant. Son programme d’enseignement est vivant et tourné vers l’humain. Elle attend beaucoup du rapport David publié en 2023 par le Groupe de travail sur l’optimisation de la formation en psychologie et en santé mentale. Les auteurs du document souhaitent que la psychologie occupe un rôle d’avant-plan au Québec. «Dans ce contexte, affirme-t-il, les cliniques universitaires comme le Service de consultation sont appelées à jouer un rôle de plus en plus important dans la formation de la relève. Nous ne faisons pas la sourde oreille aux besoins de la société. Nous les entendons et nous sommes proactifs pour y répondre. Nous sommes un milieu d’excellence qui a développé des outils de travail. L’un d’eux est un système d’enregistrement vidéo qui permet aux superviseurs de revoir les entrevues des stagiaires pour donner de la rétroaction.»