27 octobre 2023
Le futur Carrefour international Brian-Mulroney: les balados entrent en jeu
L’ex-premier ministre Brian Mulroney, l’avocate Olga Farman et le spécialiste international de l’investissement Jean Raby expliquent pourquoi ils ont décidé de soutenir leur alma mater

Brian Mulroney, Olga Farman et Jean Raby, trois diplômés en droit de l’Université Laval, sont respectivement président d’honneur et coprésidents d’honneur de la Campagne majeure du Carrefour international Brian-Mulroney.
La Campagne majeure du Carrefour international Brian-Mulroney est en marche depuis un an. Le 26 octobre, la direction de l’Université a annoncé avoir amassé 60 millions de dollars dans le cadre de cette campagne philanthropique, soit 76% de l’objectif de 80 millions. Le Carrefour aspire à devenir le pôle d’excellence francophone en enseignement et en recherche pluridisciplinaires sur les défis internationaux. Le pavillon signature qui sera construit accueillera les forces vives du Québec en études internationales. Il hébergera l’École supérieure d’études internationales de l’Université Laval. On y organisera des événements d'envergure. Pour souligner ce résultat, l’Université, par l'entremise de la Direction de la philanthropie et des relations avec les diplômées et diplômés, lance les trois premiers épisodes d’une série de balados. Ces documents audio mettent en lumière trois ambassadeurs de la Campagne: le président d’honneur, l’ex-premier ministre canadien et très honorable Brian Mulroney, et deux coprésidents d’honneur, l’avocate Olga Farman et le spécialiste international de l’investissement Jean Raby. Tous trois sont titulaires d'un diplôme en droit de l’Université Laval.
«Ces personnes dévouées sont mobilisées pour bâtir ce lieu d’échange et de rencontre entre la communauté étudiante et les expertises dans le domaine, a déclaré la rectrice Sophie D’Amours. Elles apportent leur point de vue et leur vision quant aux retombées concrètes du Carrefour international sur la formation de la relève et l’avancement des connaissances sur les enjeux internationaux.»
«Je considère que j’ai un devoir envers l’Université»
Brian Mulroney a obtenu son diplôme en droit de l’Université Laval en 1963. Il a occupé la fonction de premier ministre du Canada de 1984 à 1993. Il rappelle l’existence d’un parlement modèle à l’Université durant ses études. «Nous avions des profs extraordinaires, dit-il. Il y avait la dimension politique avec Jean Lesage et Daniel Johnson, deux géants de la politique moderne du Québec. Il y avait une dimension culturelle: la commission royale Parent sur l’éducation, l’étatisation de l’électricité et la création de la Caisse de dépôt et placement. Les grands événements sociaux et politiques, on était là.»
Durant sa carrière politique, il avait remarqué le nombre peu élevé de francophones aux postes de commande au niveau international. «Je me disais pourquoi pas une secrétaire générale des Nations unies? Une Québécoise, pourquoi pas? Et l’OTAN? Au Fonds monétaire international, à la Banque mondiale? On n’a pas de joueur au niveau décisionnel. Alors quand la rectrice Sophie D’Amours m’en a parlé, je me suis dit: c’est l’idéal. Pour que la prochaine génération de Québécoises et de Québécois, les francophones, puisse avoir accès à ces positions de commande, il faut commencer aujourd’hui! Je vois un projet de société au niveau universitaire et le projet de société, c’est la promotion de cette qualité francophone unique au monde, qui vient du Québec, qui se reflète dans notre citoyenneté. Avec nos profs et avec nos étudiants et avec nos défis, ça va être extraordinaire.»
Le président d’honneur a conclu le balado en exprimant sa reconnaissance envers son alma mater. «C’est [l'Université] Laval qui m’a permis de vivre, de connaître la vie excitante et enrichissante que j’ai connue comme avocat, comme président de compagnie, comme premier ministre, explique-t-il. Sans l’Université Laval, je ne serais pas là. Je considère que j’ai un devoir envers elle parce que sans l’Université Laval et la Faculté de droit que j’ai connue, je ne serais pas assis ici avec vous aujourd’hui.»
L’Université Laval: «une université crédible, francophone, fière [qui] fait une différence»
L’avocate Olga Farman est associée directrice du bureau de Québec du cabinet Norton Rose Fulbright. Elle est titulaire de diplômes des facultés de droit et d’administration de l’Université Laval.
D’entrée de jeu, la coprésidente d’honneur parle de fierté. «Il faut être fier d’être francophone, affirme-t-elle. J’aurais pu aller partout, mais j’ai choisi d’étudier en français, dans ma capitale, au Québec.»
De ses années en droit, elle dit avoir été une étudiante extrêmement engagée. «La vie étudiante, surtout à la Faculté de droit, a toujours été intense, unie, des gens qui s’impliquent, une solidarité. J’en garde un souvenir précieux.»
Et son alma mater? «Ce que j’entends dans mes réseaux, tant au niveau pancanadien que dans la métropole: l’Université Laval est une université crédible, francophone, fière. Elle fait une différence. Elle accompagne les étudiants actuels et ceux qui sont passés par là. Elle est connectée sur sa capitale nationale, sur la communauté d’affaires. Ça m’inspire à en faire davantage et à redonner à mon université.»
Olga Farman voit le Carrefour international Brian-Mulroney comme un hub avec des professeurs, des étudiants et tous ceux qui s'intéressent à la diplomatie, à la politique et au droit. «C’est un carrefour, ajoute-t-elle, où l’on réunit une pluralité de disciplines. C’est de rassembler les gens de différents milieux, de différentes perspectives.»
Selon elle, les enjeux internationaux sont nombreux, majeurs et préoccupants. Elle donne comme exemples l’inflation et la récession qui frappent tous les pays. Elle mentionne également la montée des extrémismes. «Les enjeux mondiaux sont tellement intimidants, tellement complexes, soutient-elle. Ils ont tellement de conséquences sur le quotidien. C’est là que ça prend les connaissances, la science, la recherche; c’est là que ça prend un carrefour pour rassembler des penseurs, pour amener une structure pour réfléchir à ces enjeux. C’est pas une seule discipline qui permet de trouver des solutions aux enjeux, c’est la pluralité des disciplines.»
La coprésidente d’honneur croit essentielle la participation financière des dirigeants d’entreprise au projet de Carrefour «afin de rendre le Québec plus fort». «Le cœur de la Campagne majeure, dit-elle, et c’est ça qui justifie mon implication, c’est de donner l’opportunité à nos étudiants, à notre université, de rayonner à partir de notre capitale. Je trouve ça extraordinaire.»
«Tous les diplômés de l’Université Laval peuvent jouer un rôle dans les enjeux internationaux»
Jean Raby est associé de la société d’investissement Astorg. Selon lui, le monde a de plus en plus besoin de leaders francophones. «En 2050, souligne-t-il, la francophonie sera l’ensemble politique le plus important au monde par rapport à sa population. C’est actuellement la démographie la plus dynamique. Je pense que la francophonie aura un rôle encore plus moteur à jouer dans les équilibres internationaux, dans la solution aux enjeux et dans le développement de nouvelles perspectives.»
Le coprésident d’honneur soutient que le Carrefour sera à la fois un lieu et un esprit animé par l’École supérieure d’études internationales ainsi qu’un forum d’échanges et de débats.
«Je peux très bien imaginer, poursuit-il, que le lieu attire des acteurs à l’œuvre dans les enjeux internationaux, des acteurs du monde civil, politique et universitaire, de la même façon qu’un chef d’État ou de gouvernement en visite à Washington prononce un discours ou participe à un débat. Je pourrais très bien imaginer la même chose ici.»
Selon lui, tous les diplômés de l’Université Laval peuvent jouer un rôle dans les enjeux internationaux, notamment pour la paix et le climat. «Contribuer aux solutions ne se fait pas uniquement en prenant moins la bagnole et en prenant plus le vélo, indique-t-il. Cela se fait aussi en participant à la campagne philanthropique qui permettra la formation de spécialistes qui travailleront à trouver des solutions aux enjeux. Je dis à tous les diplômés: vous êtes concernés, chacun dans la mesure de vos moyens.»
Jean Raby affirme que le Carrefour sera une façon de dire au monde entier que le Québec a un rôle à jouer dans les enjeux internationaux. «Le Carrefour, dit-il, avec le prestige de monsieur Mulroney, et il est vraiment reconnu à l’étranger, sera un véritable “validateur”, un facteur d’accélération du rayonnement de l’École supérieure d’études internationales et de son impact. Comme membre du conseil d’administration de l’École et comme coprésident d’honneur de la Campagne majeure, j’ai quelques idées d’initiatives à mettre en œuvre pour que le Québec passe des idéaux à des actions concrètes.»

Vue d’artiste du futur pavillon signature du Carrefour international Brian-Mulroney.