
S'il y avait toujours au moins un soliste par concert de l'Orchestre à vent ces dernières années, l'envie, cette fois, est d'en réunir plusieurs lors d'un même soir.
— Marc Robitaille
L'Orchestre à vent de la Faculté de musique n'avait pas offert un concert consacré aux solistes depuis 2008. Le directeur musical René Joly renoue avec cette formule le vendredi 17 mars, à 19 h 30, à la salle Henri-Gagnon du pavillon Louis-Jacques-Casault. Une occasion pour les mélomanes de mieux connaître certains instruments, à travers un répertoire diversifié d'œuvres de compositeurs du 20e siècle.
«Les gens seront satisfaits à tout point de vue: des mouvements lents, des aspects parfois plus contemporains qui demandent plus d'attention, d'autres plus subtiles, des pièces avec des mouvements klezmer… On a de tout dans ce programme-là», lance le chef d'orchestre et chargé de cours à la Faculté.
Le concert d'environ une heure sans entracte s'ouvrira avec un instrument peu entendu en solo et qui «peut être agile et faire de très belles choses»: le tuba. Bianka Bergeron, étudiante en deuxième année au baccalauréat, inscrite à la fois au programme d'éducation musicale et à celui d'interprétation, livrera la pièce Teutonic Tales, 1er mouvement – Danses du démon, du compositeur américain Robert W. Smith.
Un autre instrument à sonorité grave peu connu sera mis en vedette ce soir-là, poursuit René Joly en parlant de la clarinette basse. Victor Desrochers, qui s'y intéresse depuis la pandémie, interprétera le premier mouvement d'un concerto du compositeur néerlandais Kees Vlak.
À la programmation s'ajoutera le Morceau de concert pour cor, du compositeur français Camille Saint-Saëns, qui sera offert par le corniste Vincent Giguère. «Un répertoire ultra accessible», souligne le directeur musical, qui a lui-même proposé la plupart des pièces qui seront jouées.
S'il y avait toujours au moins un soliste par concert de l'Orchestre à vent ces dernières années, l'envie, cette fois, est d'en réunir plusieurs lors d'un même soir. «Pour les musiciens, je trouve ça le fun, parce que c'est une belle chance qu'ils ont de jouer en solo. Et ils relèvent bien le défi.»
Des étudiants doublement formés
Gabriel Dubé fera découvrir le deuxième concerto pour saxophone, le mouvement lent, du compositeur américain Paul Creston. «Ça démontre la qualité musicale du musicien, l'aspect technique, le contrôle du volume, du son, de l'écoute», énumère le directeur musical. Le saxophoniste, en troisième année au baccalauréat, est inscrit lui aussi dans le double programme éducation musicale et interprétation. «Il est en stage présentement. Mais malgré ça, il voulait jouer en concert. Alors, il s'est préparé; il a fait vraiment un beau travail», souligne René Joly.
Il suggère toujours aux étudiantes et aux étudiants de mener de front la double formation, même si c'est exigeant. «Plusieurs le font parce qu'ils aiment jouer et que l'alternative de l'enseignement musicale dans le milieu scolaire ou privé, c'est presque incontournable pour tous les musiciens. Un professeur qui enseigne la musique et qui continue de jouer pour un ensemble ou en solo, ça fait quelqu'un de drôlement convaincant avec des jeunes. Il peut parler avec expérience du stress, de la pression la journée du concert, mais aussi les semaines avant, du travail, de l'assiduité et de la discipline que ça demande.»
Le 17 mars, la clarinettiste Charlie Parenteau et le trompettiste Nicolas Gagnon interpréteront le premier mouvement d'une pièce du compositeur américain Kevin McKee, une œuvre mélodique commandée par une université aux États-Unis et intitulée Under Western Skies.
Le clarinettiste Charles Garant-Demers viendra clore le programme avec une fantaisie klezmer du compositeur Airat Ichmouratov, qui dirige l'Orchestre symphonique de la Faculté de musique. Il s'agit d'un style de musique traditionnelle juive d'Europe centrale et orientale qui aurait influencé certains courants du jazz.
«L'introduction est à tendance lente sur des harmonies d'accompagnement de l'orchestre. Le clarinettiste fait des ébats "clarinettistiques", si je peux me permettre, et démontre un peu ce que l'instrument peut faire. Cette introduction se termine sur une cadence de piano, qui nous amène ensuite dans une fougue de musique klezmer à laquelle l'orchestre participe. Cette pièce est enthousiasmante!», s'emballe René Joly, qui promet une démonstration de l'amour des musiciens pour leur instrument.