
Cathia Bergeron, vice-rectrice aux études et aux affaires étudiantes, et André Darveau, vice-recteur aux ressources humaines et aux finances, lors de la conférence de presse dans la matinée du 13 mars.
Alors que le Syndicat des professeurs et professeures de l'Université Laval (SPUL) est en grève illimitée, la direction a tenu un point de presse lundi matin, 13 mars, pour réitérer sa volonté de poursuivre la ronde intensive de négociations. «Hier après-midi, nous avons déposé une offre de règlement et nous attendons toujours le retour du syndicat à ce sujet», a déclaré André Darveau, vice-recteur aux ressources humaines et aux finances.
Il a ajouté qu'un travail de révision des huit chapitres de la convention collective avait été fait et que plusieurs demandes avaient abouti à une entente. «Là, je parle de collégialité, je parle de transparence, je parle de protection de liberté universitaire et de différents autres éléments de la vie universitaire qui touche les professeurs.»
Les demandes salariales restent l'enjeu du moment. Pour la première année, le SPUL demande une augmentation de l'ordre de 20% et s'approche de 30% pour la durée de la convention collective. «Une telle augmentation va au-delà de la capacité de payer de notre université. Selon la prescription du ministère, l'Université ne peut faire de déficit, donc on se doit de gérer notre argent de façon responsable», a poursuivi André Darveau, en précisant qu'une première offre à la mi-février est restée lettre morte, sans contre-proposition.
Concernant la rumeur de surplus budgétaires de 257 M$ ces dernières années, la direction a expliqué au SPUL qu'il s'agissait d'une «mauvaise interprétation des chiffres». «On n'a aucun intérêt, à l'Université, d'accumuler de telles sommes. Ce qu'on veut, c'est utiliser vraiment l'argent qui est disponible pour faire en sorte que notre institution puisse se développer, que ce soit par l'engagement de nouveaux professeurs, que ce soit en appui à leurs activités d'enseignement et de recherche», a indiqué le vice-recteur.
«Des plans, il y en a et ils seront prêts»
Cathia Bergeron, vice-rectrice aux études et aux affaires étudiantes, a pour sa part déploré le choix «lourd de conséquences» du SPUL de déclencher une grève illimitée. «C'est une décision qui a beaucoup d'impact et pénalise nos étudiantes et nos étudiants. Chaque jour de grève compte. Chaque journée rend plus difficile la reprise des cours, des examens», a-t-elle dit, avec une pensée pour ceux et celles qui sont sur le point de diplômer et qui seront prêts à partir en stage ou dans leur région d'origine après le 30 avril.
Elle assure que «l'objectif, c'est la continuité» et que tous les moyens sont mis en place pour aller de l'avant avec les cours et les examens dès que ce sera possible. «Nos étudiantes et étudiants, là-dessus, ils peuvent nous faire confiance. Des plans, il y en a et ils seront prêts.» Il est toutefois prématuré d'avancer des scénarios avec exactitude, dit-elle, ne sachant pas la date de retour au travail des professeurs.
La vice-rectrice ajoute que la communauté étudiante a accès en tout temps à une foire aux questions et qu'une liste détaillée des cours touchés est publiée chaque semaine dans le souci d'offrir «une information exacte, précise et à jour». La direction veut répondre «à toutes les questions, qu'elles soient de la part d'étudiants individuels ou de la part des associations».
Cette session, ce sont environ 40% des cours qui sont touchés par la situation et à tous les cycles. «L'impact n'est pas le même partout. Il y a des endroits où l'impact est plus grand, des endroits où il est moins grand. Il y a quand même des personnes chargées de cours qui sont au travail. Il y a aussi des professeurs membres d'autres syndicats qui ne sont pas en grève», a précisé Cathia Bergeron.
Concernant la demande du SPUL d'ajouter une centaine de professeurs, André Darveau a mentionné que l'Université «est déjà 30 postes au-delà du plancher d'emploi», de ce qui avait été négocié en bonne et due forme au cours des ans.
Quant à la taille des groupes, le vice-recteur affirme que la charge de travail est à peu près la même au premier cycle, mais qu'elle a augmenté un peu plus au deuxième et au troisième cycles. «On a certains éléments qui viennent rajouter un peu à la complexité et les professeurs doivent réagir en conséquence. Et là, on parle souvent d'accommodement pour des étudiants qui ont un peu plus de difficultés. Et ça, il y en a plus qu'avant, donc ça rajoute un petit peu à la charge de travail du professeur.»
Par ailleurs, il indique qu'une légère baisse du nombre d'étudiants inscrits cette année, prévision qui se dessine en ce sens aussi pour l'an prochain, a des répercussions financières, notamment sur la subvention de l'Université qui en dépend. «Dans ce contexte-là, quand on prépare le budget, on ne peut tout simplement pas arriver avec les chiffres qui sont demandés par le syndicat.»
Revoir la conférence de presse du 13 mars