
La présidente de la CADEUL, Cyndelle Gagnon, en compagnie du vice-recteur aux études et aux affaires étudiantes, Robert Beauregard. Un esprit de collaboration règne depuis longtemps entre la CADEUL et la haute direction de l’Université.
Le 9 avril 1981, un important référendum s’est tenu sur la dissolution du Regroupement des étudiants de premier cycle de l'Université Laval et sur la création subséquente de la Confédération des associations d’étudiants et étudiantes de l’Université Laval, la CADEUL. La proposition visait la création d’une «association étudiante de campus décentralisée et représentative». Près de 7400 personnes ont exercé leur droit de vote ce jour-là. Du nombre, 6251 ont voté en faveur de la proposition. Le 22 juillet, avec l’émission des lettres patentes, la CADEUL voyait officiellement le jour.
«Plusieurs associations étudiantes sont apparues et ont disparu durant ces 40 ans, mais nous sommes toujours là et nous continuons à grandir, souligne l’actuelle présidente de la CADEUL et étudiante au baccalauréat en agronomie, Cyndelle Gagnon. Nous sommes assez forts, probablement plus que nous l'étions à nos origines.»
La présidente rappelle que la mission de la CADEUL est demeurée la même depuis sa création, soit de défendre les droits et les intérêts de ses membres et de contribuer au développement du campus. Mentionnons que la CADEUL représente toutes les étudiantes et tous les étudiants inscrits au premier cycle à l’Université Laval. Elle regroupe 88 associations départementales et facultaires représentant plus de 33 000 membres.
«Le mandat du comité de direction de la CADEUL ne dure qu’un an, ajoute-t-elle. Malgré cela, les différents comités ont été capables chaque année de réaliser des projets. Par exemple, le Bureau des plaintes, que j’affectionne particulièrement. Il a été créé en 1993 et est devenu, en 2006, le Bureau des droits étudiants.»
Nombre de dossiers majeurs ont ponctué les quatre décennies d’existence de la CADEUL. Parmi ceux-ci, mentionnons l’adoption, en 1989, par la direction de l’Université et à la demande de la CADEUL, de la Charte des droits étudiants. En 1995, le Pub universitaire ouvre ses portes. La même année, aux États généraux sur l’éducation, le rapport de la commission reprend quasi intégralement le mémoire de la CADEUL. En 1997, la CADEUL obtient de la direction universitaire qu’un siège soit réservé à un étudiant de premier cycle au Comité exécutif ainsi qu’au comité du budget. Il s’agit d’une première au Québec. La même année, la CADEUL participe activement à la Commission d’orientation de l’Université Laval. À la demande de la CADEUL, la Commission reprend dans son rapport un chapitre entier de recommandations sur la vie universitaire. En 2011, la CADEUL tient un référendum sur l’augmentation des frais de scolarité. Plus de 9500 étudiants, soit environ le tiers des membres, y participent. La proposition est refusée à 66%. En 2015, Le Petit Campus, le premier centre de la petite enfance à l’Université, voit le jour. Deux référendums ont lieu en 2017 et 2018. Dans le premier cas, 55% des votants disent non à la proposition d’affiliation de la CADEUL à l’Union étudiante du Québec. Dans le second cas, les répondants disent oui à l’implantation du Laissez-passer universitaire (LPU) de transport en commun. Le taux de participation est de 40,1%.
«Dans son histoire, la CADEUL a organisé une vingtaine de référendums, explique Cyndelle Gagnon. Par ce processus de consultation, la CADEUL a su s’adapter aux besoins de ses membres. C’est pour ça qu’elle a gardé sa pertinence. C’est parce qu’elle est à l’écoute de la communauté étudiante.»
À l’école de la CADEUL
«Les associations étudiantes sont un lieu très important pour apprendre à contribuer au bien commun dans la société», affirme pour sa part le vice-recteur aux études et aux affaires étudiantes, Robert Beauregard. «Très souvent, poursuit-il, lorsque je parle à des gens de la Ville de Québec, au gouvernement, dans le secteur privé ou le secteur associatif, je tombe sur d’anciens membres du comité de direction de la CADEUL. Ils ont appris, par leur engagement durant leur passage à l’école de la CADEUL, à contribuer à la société.»
Le vice-recteur parle en connaissance de cause. En 1981, alors étudiant en foresterie, il représentait ses confrères à la CADEUL. «Mon passage à la CADEUL a été marquant, soutient-il. L’évaluation des cours a été le dossier principal sur lequel j’ai travaillé. Je pensais que les étudiants devaient le faire. J’ai été chercher des mandats à la Faculté. Ce ne fut pas simple au début. J’amenais le sujet au caucus.» Il souligne que l’évaluation des cours s’est maintenue jusqu’à aujourd’hui. «Il y a eu une continuité, même pendant la pandémie, dit-il. Les associations étudiantes ont demandé de ramener l’évaluation des cours au même rythme qu’avant la COVID-19. C’est, pour elles, une question de qualité de l’enseignement. C’est une collaboration à laquelle je crois.»
Une collaboration fructueuse
Cyndelle Gagnon insiste sur l’esprit de collaboration qui règne depuis longtemps entre la CADEUL et la haute direction de l’Université. «Cela, explique-t-elle, se vérifie en particulier en matière de représentation étudiante au sein de l’administration universitaire. La CADEUL a des sièges au Conseil d’administration et au Conseil universitaire. Nous sommes probablement l’une des universités au Québec parmi les mieux représentées par des étudiants dans les instances décisionnelles.»
Robert Beauregard renchérit. «Les étudiants membres des instances apportent des contributions très constructives, indique-t-il. Ils sont très proactifs. Ils font valoir leurs points de vue. Ils sont là pour promouvoir le bien de l’Université. Ils contribuent pour que l’on soit meilleurs collectivement.»
Selon ce dernier, cet esprit de collaboration de longue date, fait de beaucoup de convergences et d’intérêts communs, n’a pas empêché les divergences d’opinions. «Cela arrive et on l’assume, dit-il. On a suffisamment de convergences et de valeurs en commun qui font que cela a beaucoup de sens de travailler ensemble.»
Le plus récent référendum s’est tenu au mois de novembre dernier. Il portait sur l’indexation de la cotisation étudiante à la CADEUL. Plus de 5400 étudiantes et étudiants ont participé. «La valeur de la cotisation tend à diminuer chaque année, explique le vice-recteur. L’indexation amène plus de stabilité et évitera de retourner en référendum dans un proche avenir.»
Un autre dossier en cours entre la CADEUL et la haute direction concerne les loyers des cafés étudiants et ceux des concessions alimentaires étudiantes du campus. En 2020, la CADEUL réclamait l’abolition des loyers des premiers et une diminution considérable des loyers des seconds. «Les négociations se poursuivent, souligne Cyndelle Gagnon. On espère une entente dans les prochains mois sur un loyer symbolique pour les cafés et une réduction des loyers pour les concessions alimentaires. Ces mesures ont pour objectif d’encourager les cafés et les concessions à se développer.»
En octobre dernier, l’Université et sa Fondation ont annoncé une importante réduction de 42% de l’empreinte carbone de leur portefeuille d’investissements. En deux ans, cette empreinte est passée de 146 tonnes de CO2 par million de dollars investi à 85 tonnes de CO2 par million de dollars investi. «La CADEUL a des valeurs qui nous interpellent, indique Robert Beauregard. Cet automne, nous avons convenu avec les étudiants qu’on devait rehausser nos exigences de réduction de notre empreinte carbone. Dans les prochains mois, on compte annoncer des cibles beaucoup plus audacieuses. Nous devons être plus exigeants et agir encore plus.»