7 décembre 2020
Du PEPS aux Olympiques
Outre le fait d’avoir participé aux Jeux olympiques, Sylvie Bernier, Pierre Harvey et Gino Brousseau ont en commun d'avoir commencé leur carrière sportive au PEPS. Dans le cadre du 50e anniversaire du pavillon, ils ont accepté de revenir sur cette période de leur vie.

De gauche à droite: Sylvie Bernier, Pierre Harvey et Gino Brousseau à l'époque de leur carrière sportive.
Le 6 août 1984, Sylvie Bernier réalisait son plus grand rêve. Elle devenait championne olympique de l'épreuve de tremplin de 3 mètres aux Jeux de Los Angeles. Derrière cette réussite se cachent plusieurs années de préparation, de la discipline et une bonne dose de sacrifices.
Asthmatique sévère durant son enfance, Sylvie Bernier s’est tournée vers le plongeon après qu’un médecin eut conseillé à ses parents qu’elle fasse de l’activité physique. À 10 ans, elle joignait l’équipe de plongeon de l’Université Laval. «J’étais tellement impressionnée de faire mon entrée au PEPS, se souvient-elle. J’arrivais du club de mon école pour me retrouver dans une belle grande piscine, avec des athlètes de la trempe d’Élizabeth MacKay et Hélène Morneau. Pour moi, c’était un privilège d’être là et de pouvoir plonger à leurs côtés.»
C’était l’époque des Jeux olympiques d’été de 1976 à Montréal. La médaille d’or en tremplin allait être remportée par l’Américaine Jennifer Chandler. Avec ses parents, Sylvie Bernier était assise dans les premières rangées pour assister à l’événement. «Ce fut un moment charnière dans ma carrière. C’est là que, dans ma tête d’enfant, j’ai compris que la possibilité de faire les Jeux olympiques existait. J’ai dit à mes parents: “Voici ce que je veux faire.” Ils ne pensaient pas que j’allais persévérer toutes ces années et intensifier mon entraînement pour atteindre cet objectif», raconte-t-elle en riant.
Chaque jour, sur l’heure du midi, Sylvie Bernier s’entraînait dans le gymnase du Collège Jésus-Marie de Sillery, son école secondaire. Après ses cours, elle prenait l’autobus pour se rendre au PEPS, où elle faisait ses devoirs avant de commencer son entraînement à 18h. Une routine qu'elle a suivie assidûment cinq jours par semaine, en plus des entraînements les samedi et dimanche. «À cette époque, il n’existait pas de programme sports-études. C’était toute une gymnastique de concilier les horaires d’entraînement et les études!»

Une nouvelle mission de vie
Sa carrière sportive terminée, Sylvie Bernier est devenue conférencière, auteure et ambassadrice des saines habitudes de vie. Marraine du programme Nager pour survivre de la Société de sauvetage, elle a fait de la prévention de la noyade sa nouvelle mission. C’est le décès tragique de son neveu, survenu pendant une sortie familiale en canot, qui l’a incitée à s’impliquer activement pour cette cause.
La clé, selon elle, réside dans l’accessibilité aux centres aquatiques et aux piscines publiques. «Avec ses installations de qualité, le PEPS répond parfaitement à ce besoin. Environ 50% de nos enfants, en moyenne, savent nager. Cela signifie que la moitié des enfants sont susceptibles de se noyer s’ils tombent par inadvertance dans l’eau. En milieu défavorisé, les chiffres montent à 70%. Mon rêve est que tous aient accès à des lieux pour découvrir les joies du milieu aquatique en toute sécurité.»
Pierre Harvey, parcours d’un gagnant
Pierre Harvey n’avait que 19 ans à ses premiers Jeux olympiques, à Montréal. En 1984, il est devenu le premier Canadien à participer aux Jeux d'hiver et d'été dans la même année, ceux de Sarajevo en ski de fond et ceux de Los Angeles en cyclisme. À cela s’ajoutent les Jeux de Calgary en 1988 et plusieurs compétitions d’envergure.
Comme pour Sylvie Bernier, c’est au PEPS que s'est amorcée l’incroyable carrière de Pierre Harvey. Membre de l’équipe de ski de fond Rouge et Or de 1977 à 1981, il s’y entraînait chaque jour, souvent deux fois par jour. «Comme j’étudiais presque à temps plein, j’avais besoin d’un lieu près du campus pour m’entraîner. C’était facile de me rendre au PEPS sur l’heure du midi, me changer rapidement et faire un peu de course à pied ou de musculation avant de retourner à mes cours.»

L’étudiant en génie mécanique qu'il était ne manquait pas d’occasions de pratiquer son sport. À l’époque, une piste de ski de fond était aménagée sur le campus durant l’hiver. Habitant dans les résidences universitaires, il n’avait qu’à sortir de son pavillon et traverser la rue avec ses skis. La fin de semaine, il se rendait à la Forêt Montmorency, où il pouvait chausser ses skis et parcourir la forêt boréale.
C’est en voyant les athlètes des autres disciplines s’activer au PEPS, comme lui, que Pierre Harvey a su garder sa motivation à l’entraînement. «Toute organisation sportive qui est là et qui a du succès stimule les autres autour à se dépasser. Pour moi, le fait de voir chaque jour des nageurs faire des longueurs dans la piscine ou des athlètes courir sur la piste, c’était extrêmement motivant. La détermination, l’aspect social et le transfert d’expertises d’un sport à l’autre sont stimulants et bénéfiques pour tout le monde.»
— Gino Brousseau

Gino Brousseau
Entraîneur-chef de l’équipe masculine de volleyball Rouge et Or, Gino Brousseau a connu le PEPS d’abord comme étudiant-athlète. De 1986 à 1990, il a été joueur étoile du club avant de joindre l’équipe du Canada, avec qui il s’est rendu aux Jeux olympiques de Barcelone en 1992. Son parcours d’athlète comprend aussi trois ligues mondiales, un championnat du monde, une coupe du monde et les universiades.
Alors qu’il était étudiant, Gino Brousseau passait chacune de ses journées au PEPS avec ses coéquipiers. «On ne faisait pas que s’y entraîner, on vivait là! Le PEPS était notre point de chute, où l’on déposait nos manteaux avant d’aller étudier dans un autre pavillon. C’était aussi un milieu de socialisation. Nos vestiaires étaient situés à côté de ceux des équipes de handball et de basketball; ça nous permettait de parler et de créer des liens avec les autres athlètes.»
De cette époque, Gino Brousseau garde de précieux souvenirs. Il cite, entre autres, le Tournoi du Carnaval de Québec, une compétition qui attirait les foules. Avec l’équipe nationale, il a eu l’occasion de revenir au PEPS pour disputer un match contre l’Ukraine. «Il y a eu tellement de beaux moments. Durant ma première année professionnelle, mon équipe a joué contre le Rouge et Or. C’était spécial de me retrouver sur le terrain contre mes anciens équipiers. Mon seul regret, c’est de ne pas avoir eu la chance de faire un championnat canadien à la maison.»
Devenu entraîneur, Gino Brousseau a été aux premières loges pour voir les agrandissements et les améliorations du pavillon au fil des années. «Le nouveau PEPS n’a rien à voir avec ce qu’il était. J’aurais rêvé de jouer dans de telles installations. Les jeunes d’aujourd’hui n’ont pas connu l’ambiance de jouer dans un petit gymnase, avec les spectateurs collés les uns contre les autres. Malgré tout, les responsables du club Rouge et Or et les dirigeants du PEPS de l’époque ont été très créatifs afin de pouvoir accueillir des championnats d’envergure. Et ils ont vu grand: aujourd’hui, nos installations figurent parmi les meilleures au Canada et même en Amérique du Nord», conclut-il.
Ces athlètes qui aspirent aux plus hauts sommets
Depuis 50 ans, le PEPS attire des athlètes ayant des visées olympiques. En vrac, quelques personnalités qui ont réussi cet exploit: Gabor Csepregi (water-polo, Munich 1972 et Montréal 1976), Benoit Lamarche (patinage de vitesse, Sarajevo 1984), Dean Bergeron (athlétisme en fauteuil roulant, Atlanta 1996, Sydney 2000, Athènes 2004 et Pékin 2008) et Charles Philibert Thiboutot (athlétisme 1500 mètres, Rio de Janeiro 2016).
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Pour en savoir plus
Consultez la section spéciale 50e anniversaire sur le site Web du PEPS.